Le président pakistanais Asif Ali Zardari a salué samedi comme un «changement positif» l'annonce par le président américain Barack Obama d'un accroissement de l'aide des États-Unis au Pakistan.

«L'approche de la présidence américaine représente un changement positif. C'est une réponse à notre appel à un soutien social et économique comme moyen de combattre l'extrémisme», a déclaré M. Zardari dans un discours devant le parlement à Islamabad. M. Obama, en dévoilant sa nouvelle stratégie contre le terrorisme en Afghanistan et au Pakistan, avait annoncé vendredi le triplement de l'aide américaine à ce dernier pays, qui s'élèvera à 1,5 milliard de dollars par an pendant cinq ans, afin de «construire des écoles, des routes, des hôpitaux, et renforcer la démocratie pakistanaise».

Il cependant prévenu que cette aide ne constituait pas «un chèque en blanc» et demandé au Pakistan des résultats dans la lutte contre Al-Qaeda.

M. Zardari a assuré que le Pakistan continuerait «à lutter contre l'extrémisme».

«Le gouvernement ne permettra pas l'utilisation de son sol pour des activités terroristes contre un autre pays quel qu'il soit et ne permettra pas à quelque pays que ce soit de violer la souveraineté» du Pakistan, a-t-il ajouté.

«La souveraineté du Pakistan doit être protégée à tout prix, et elle le sera», a-t-il affirmé.

Les États-Unis comme le gouvernement afghan affirment que les zones tribales du nord-ouest du Pakistan servent de base arrière aux talibans et aux insurgés liés au réseau Al-Qaeda pour mener des attaques contre les forces étrangères déployées en Afghanistan.

Le Pakistan a protesté à de nombreuses reprises contre des tirs de missiles menés depuis l'été 2008 par des avions sans pilote américains sur les zones tribales, dénonçant des atteintes à sa souveraineté.

Des informations de presse aux États-Unis comme au Pakistan ont cependant fait état d'accords secrets entre les deux pays pour autoriser ces frappes.

Le président Zardari a ajouté que son gouvernement avait adopté une stratégie en trois volets afin de lutter contre l'extrémisme.

«Cette stratégie est basée sur la volonté de faire la paix avec ceux qui sont prêts à renoncer à la violence, mais en même temps d'agir fermement contre ceux qui défient l'autorité de l'État», a-t-il expliqué.

Elle vise aussi, a-t-il ajouté, «au développement économique» des zones tribales, des régions semi-autonomes, montagneuses et reculées, peuplées de tribus pachtounes, sur lesquelles l'emprise de l'État est pratiquement inexistante.