Le négociateur en chef du dalaï-lama a estimé mercredi que la Chine avait menti au président américain Barack Obama à propos du Tibet, précisant que le chef spirituel tibétain mettrait les choses au point lors d'une visite envisagée à la Maison-Blanche.

M. Obama, qui a rencontré ce mois-ci le chef de la diplomatie chinoise Yang Jiechi, avait alors exprimé «l'espoir de voir des progrès dans le dialogue entre le gouvernement chinois et les représentants du dalaï-lama». Mais Lodi Gyari, l'émissaire spécial du chef tibétain exilé pour les relations avec la Chine, a estimé que le ministre chinois des Affaires étrangères avait dit à M. Obama et à sa secrétaire d'État Hillary Clinton «des mensonges absolument et totalement infondés à propos de la proposition que j'ai soumise».

Il a ajouté que la Chine avait faussement prétendu que le dalaï-lama aspirait à l'indépendance du Tibet ou à l'expulsion des Chinois Han (l'ethnie majoritaire en Chine) de la région himalayenne.

«A-t-on demandé que tous les non-Tibétains soient expulsés du plateau du Tibet ? Jamais (...) Nous ne sommes pas bêtes à ce point», a déclaré M. Gyari, lors d'une conférence devant un centre de réflexion de Washington, l'Heritage Fondation.

La Chine s'oppose à toute activité du dalaï-lama à l'étranger, l'accusant de vouloir obtenir l'indépendance du Tibet, une accusation rejetée par le Prix Nobel de la Paix 1989.

M. Gyari a précisé qu'il s'attendait à ce que le dalaï-lama continue de prêcher pour la non-violence et une autonomie du Tibet.

«Quand il viendra à Washington pour rencontrer le président (Obama), je ne pense pas que sa Sainteté aura un autre message», a-t-il poursuivi.

Le dalaï-lama prévoit de se rendre aux États-Unis dans les prochains mois, mais aucune date précise n'a été fixée, selon ses partisans.

La Chine condamne régulièrement les dirigeants étrangers qui rencontrent le dalaï-lama mais tous les présidents américains l'ont fait depuis le président George H. W. Bush (père) en 1991.