Un groupe islamiste armé basé au Pakistan, accusé d'avoir perpétré les attentats de Mumbai (ancien Bombay) fin 2008, a menacé mercredi l'armée indienne de poursuivre ses attaques pour «libérer» le Cachemire, un territoire divisé entre New Delhi et Islamabad.

Huit soldats indiens et 17 insurgés ont été tués depuis samedi dans des échanges de tirs près de la Ligne de Contrôle (LoC), la frontière de facto qui sépare depuis 1949 le Cachemire indien du Cachemire pakistanais, avait indiqué mardi l'armée indienne.

Ce mercredi, l'organisation fondamentaliste et clandestine pakistanaise, le Lashkar-e-Taïba (LeT), a assuré que ses combattants étaient impliqués dans ces combats, les plus meurtriers des derniers mois au Cachemire.

«C'est un message à l'Inde: la lutte pour libérer le Cachemire marche à plein régime», a déclaré à l'AFP par téléphone Abdullah Ghaznavi, un porte-parole du LeT. Il a affirmé que les accrochages avaient éclaté samedi par une embuscade tendue aux troupes indiennes, faisant 25 morts dans les rangs de l'armée et 10 pour le LeT.

L'armée indienne, par la voix du général Gurmit Singh, a confirmé que les insurgés tués étaient bien membres du LeT et prévenu qu'«un grand nombre de terroristes» allaient franchir la Ligne de Contrôle (LoC) en provenance du Cachemire pakistanais pour «s'infiltrer» côté indien.

Islamabad et New Delhi ont conclu en 2003 un cessez-le-feu le long de cette LoC. Mais la région est sous tension depuis les attentats de Bombay de novembre 2008 imputés par l'Inde au Lashkar-e-Taïba, qui a nié toute responsabilité.

Le Cachemire est depuis plus de 60 ans l'abcès de fixation entre l'Inde et le Pakistan et a provoqué deux des trois guerres entre les «frères ennemis» d'Asie du Sud, nés en août 1947 de la partition sanglante et bâclée de l'Empire britannique des Indes.

La partie indienne du Cachemire, à majorité musulmane, est le théâtre de violences depuis le déclenchement en 1989 d'une insurrection séparatiste, récupérée par des groupes armés islamistes qui se battent contre «l'occupation indienne».

En 20 ans, près de 47.000 personnes ont été tuées à cause de ce conflit, selon des chiffres officiels.