Un attentat-suicide visant la police a fait un mort et au moins deux blessés lundi soir à Islamabad, lorsqu'un kamikaze s'est fait exploser dans un immeuble abritant des bureaux de la police, ont annoncé les autorités pakistanaises.

«Il s'agit d'un attentat terroriste, planifié par des terroristes. C'était dirigé contre la police», a déclaré à la presse le conseiller pour les Affaires intérieures Rehman Malik, qui a rang de ministre.

«Un garde a été tué et deux ou trois autres blessés. Le kamikaze a été tué», a-t-il ajouté, affirmant que cet attentat s'inscrivait dans la série d'attaques meutrières qui visent le pays depuis près de deux ans.

L'attentat s'est produit à l'entrée d'un immeuble abritant des bureaux de la police.

«Nous avions placé Islamabad sous alerte renforcée depuis ce matin parce qu'une cérémonie était prévue à la présidence à l'occasion de la Journée du Pakistan», une fête civile célébrée tous les ans le 23 mars, a ajouté Rehman Malik.

«Ce kamikaze semblait se trouver à Islamabad depuis plusieurs jours. Il voulait apparemment cibler de hauts responsables de la police» dont les bureaux se trouvent dans l'immeuble visé, a ajouté Rehman Malik.

La police a bouclé le secteur pendant que les services de secours et des forces paramilitaires parvenaient sur les lieux de l'attentat.

«Nous avons envoyé des équipes pour évacuer les victimes et jusqu'à présent nous avons transféré trois blessés à l'hôpital», a déclaré à l'AFP un officier de police, Mohammad Ilyas.

Des témoins sur place ont raconté avoir vu un corps, probablement celui d'un policier qui aurait voulu empêcher le kamikaze d'entrer dans l'immeuble. Des morceaux de corps gisaient également aux alentours.

Le précédent attentat dans la capitale pakistanaise ou ses alentours remonte au 16 mars, lorsque 14 personnes avaient été tuées dans un attentat-suicide à Rawalpindi, la grande ville proche d'Islamabad.

Un kamikaze s'était fait exploser à proximité d'une station de taxis dans un quartier populaire de la ville.

Des responsables pakistanais avaient affirmé que le kamikaze se trouvait probablement sur les lieux afin de commettre un attentat lors d'une manifestation de l'opposition qui était prévue le même jour à Rawalpindi, mais avait été annulée.

Le Pakistan, allié stratégique des Etats-Unis depuis 2001 dans leur lutte contre le terrorisme, est frappé par une vague d'attentats, suicide pour la plupart, qui a déjà fait plus de 1.600 morts depuis juillet 2007, lorsque l'armée avait donné l'assaut contre la Mosquée rouge, un bastion d'islamistes à Islamabad.

Ces attentats sont attribués aux talibans et groupes liés au réseau Al-Qaïda retranchés dans les zones tribales du nord-ouest du pays, qui longent la frontière avec l'Afghanistan.

Sous forte pression des Etats-Unis pour lutter plus activement contre le terrorisme, le Pakistan a lancé ces derniers mois des dizaines de milliers de ses soldats dans des opérations militaires contre les insurgés dans les zones tribales, sans parvenir à mettre fin à la vague d'attentats.

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