Le patron d'Interpol, Ronald Noble, a annoncé dimanche que le Pakistan avait accepté de fournir à l'organisation internationale de coopération policière des empreintes ADN, ainsi que d'autres informations relatives aux suspects des attentats de Bombay, en Inde.

La police pakistanaise «va envoyer à Interpol les empreintes ADN qu'elle a collectées au cours de son enquête», a déclaré M. Noble, en visite à Islamabad dans le cadre de l'enquête sur les attaques menées par un commando islamiste du 26 au 29 novembre à Bombay, la capitale économique de l'Inde. Ces empreintes vont être confrontées à la banque mondiale de données ADN, qui comprend 83 000 empreintes, a ajouté M. Noble lors d'une conférence de presse.

«Les informations échangées par le biais d'Interpol pourraient conduire à des avancées dans l'enquête pakistanaise, mais pourront aussi aider les forces de police d'autres pays à protéger leurs citoyens d'attaques terroristes», a-t-il observé.

M. Noble a souhaité que l'Inde fournisse elle aussi ce type d'informations.

«Afin que ces comparaisons puissent être complètes, il sera demandé à l'Inde d'envoyer à Interpol les empreintes ADN qu'elle a recueillies au cours de son enquête», a-t-il dit.

Les attaques de Bombay, qui ont fait 174 morts, dont neuf des dix assaillants, ont été imputées par New Delhi et par Washington à un groupe islamiste clandestin basé au Pakistan, le Lashkar-e-Taïba (LeT), en lutte contre la domination indienne sur une partie du Cachemire.

Le Pakistan a nié être impliqué dans l'attentat, mais Islamabad a admis en février qu'une partie du complot avait été ourdi sur son sol et annoncé avoir engagé des poursuites contre huit suspects, dont six sont en détention.

Le seul survivant du commando est un Pakistanais, Mohammed Ajmal Amir Iman, qui a été inculpé le 25 février par la justice indienne de meurtres et «actes de guerre» contre l'Inde.

Les services pakistanais chargés de l'enquête (Federal Investigation Agency, FIA) ont déjà remis à Interpol une copie de leurs conclusions. «Pour la première fois en trois mois, Interpol a reçu des informations de la police d'importance primordiale,» a souligné M. Noble.

«Pour la première fois, nous avons des informations venant de la police sur ceux qui ont planifié, organisé et financé ces attaques», a-t-il dit.

«Pour la première fois, nous disposons d'informations détaillées concernant des numéros de téléphone, des comptes en banque utilisés pour financer le terrorisme ainsi que des adresses Internet et des équipements utilisés pour commettre ces attaques», a ajouté le patron d'Interpol.

La FIA, a-t-il rappelé, «a d'ores et déjà établi des liens avec sept pays, y compris l'Inde ainsi que des pays au coeur de l'Europe et au Moyen-Orient».