Pékin a démenti lundi que la police eut tiré sur un jeune Tibétain vendredi dans le Sichuan (sud-ouest), alors que la situation est tendue à l'approche du 50e anniversaire du départ en exil du dalaï lama, comme l'avait affirmé une organisation pro-tibétaine.

Une dépêche de l'agence officielle Chine Nouvelle, datée de Chengdu, capitale du Sichuan, dément cette information donnée par «certains groupes "indépendantistes tibétains"».Les autorités chinoises avaient cependant confirmé samedi qu'un homme habillé en moine avait tenté de s'immoler par le feu.

L'homme, en tenue de moine, est sorti du monastère de Kirti, dans la ville d'Aba, située dans la préfecture du même nom, et a tenté de s'immoler par le feu vendredi après-midi, avait rapporté samedi l'agence Chine Nouvelle, citant le responsable local du parti communiste, Shi Jun.

La police a ensuite éteint le feu et l'homme a été conduit à l'hôpital, souffrant de brûlures au cou et à la tête, avait indiqué M. Shi.

Selon l'association Free Tibet, basée à Londres, la police avait ensuite tiré sur le moine.

Lundi, d'autres associations pro-tibétaines ont affirmé que les forces de l'ordre avaient encerclé un monastère tibétain dans la même préfecture d'Aba, après une manifestation dimanche de moines contre la répression chinoise.

Une habitante d'Aba, jointe par l'AFP par téléphone, a confirmé qu'une manifestation avait eu lieu. «Oui, des moines ont manifesté hier matin (dimanche). Je ne sais pas ce qu'ils voulaient», a-t-elle dit, refusant d'en dire plus.

D'autres habitants, contactés par téléphone, n'ont pas voulu parler.

Selon les organisations pro-tibétaines, les autorités locales menacent d'envoyer en prison ceux qui s'entretiendraient avec des journalistes étrangers.

Contactées par l'AFP, les autorités et la police locales ont dit ne rien savoir.

Le dalaï lama, le chef spirituel tibétain, a mis en garde la semaine dernière contre une répression chinoise au Tibet.

Des agences de voyage ont annoncé que la Chine allait fermer le Tibet aux touristes étrangers avant le 10 mars et, selon des sources concordantes, la sécurité a été renforcée dans la région himalayenne.

Jeudi, la Chine a démenti vouloir fermer le Tibet aux touristes étrangers avant le 10 mars.

Il y a un an, plus de 200 Tibétains ont été tués au cours des manifestations de mars 2008 qui coïncidaient avec le 49e anniversaire du soulèvement antichinois de 1959 et la fuite en Inde de leur chef spirituel, selon des exilés tibétains.

Pour sa part, Pékin a accusé des «émeutiers» tibétains d'avoir tué 21 personnes.

Des émeutes avaient eu lieu dans la région d'Aba, où, selon les organisations pro-tibétaines, au moins sept personnes avaient été tuées par les forces de l'ordre.