Une trentaine de députés provinciaux pakistanais étaient détenus jeudi au lendemain d'une manifestation de soutien au principal dirigeant de l'opposition et ex-Premier ministre, Nawaz Sharif, exclu de la vie politique après une décision de justice, selon la police.

«Nous avons arrêté environ 30 députés qui ont créé un trouble à l'ordre public», a indiqué un policier, Mohammad Ashraf.

La Cour suprême du Pakistan, plus haute instance juridique, a confirmé mercredi une décision d'un tribunal qui avait prononcé en juin la déchéance politique de Nawaz Sharif.

Elle a également évincé de la vie politique le frère de Nawaz Sharif, Shahbaz, qui occupait les fonctions de chef du gouvernement du Pendjab, province la plus peuplée du Pakistan.

Peu après le jugement, des centaines de manifestants sont descendus dans la rue en mettant le feu à des pneus pour bloquer la circulation et en conspuant le président Asif Ali Zardari.

Des manifestations ont également eu lieu à Lahore, capitale du Pendjab et dans des dizaines d'autres villes pakistanaises.

Nawaz Sharif, 59 ans, dont la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N) est la seconde formation politique du pays, a accusé le président Zardari d'avoir manipulé le verdict afin de l'exclure de la vie politique et a appelé les Pakistanais à rejeter la décision de la cour.

«Désormais, le dossier est aux mains des 160 millions d'habitants du Pakistan», a lancé M. Sharif lors d'une conférence de presse.

Il refuse de reconnaître les juges désignés par l'ancien président Pervez Musharraf durant l'état d'urgence décrété en novembre 2007.

Le PML-N réclame la réintégration des juges chassés par Musharaf et accuse le président Zardari, leader du Parti du peuple pakistanais (PPP), d'avoir renié sa promesse de les réintégrer.

Un tribunal avait décidé en juin que Nawaz Sharif, chassé du pouvoir par Pervez Musharraf lors du coup d'Etat de 1999, était inéligible en raison de condamnations pénales.