La police indienne a inculpé mercredi de meurtre et «de déclenchement d'une guerre contre l'Inde» le seul auteur encore vivant des attentats qui avaient fait 165 morts à Bombay, fin novembre.



Le ressortissant pakistanais Mohammed Ajmal Amir Iman, connu également sous le nom de Kassab, «a été inculpé de meurtre, tentative de meurtre, dégâts à des biens publics, activités illégales et actes terroristes», a annoncé le procureur en chef Ujjwal Nikam.

Iman, qui a également été inculpé pour «avoir déclenché une guerre contre l'Inde», n'était pas présent au tribunal pour des raisons de sécurité, ont indiqué des responsables.

Deux complices présumés, Fahim Ansari et Sabauddin Ahmed, ont été inculpés des mêmes charges, a déclaré M. Nikam à la presse.

Ces deux hommes ont assisté au tribunal à l'énoncé des charges pesant contre eux. Iman recevra, quant à lui, une copie de l'acte d'inculpation en prison, a ajouté le procureur.

Les inculpés s'ils sont condamnés pourraient encourir la peine de mort.

Au total, 165 personnes avaient été tuées et 308 blessées lorsque dix hommes armés, avaient attaqué plusieurs cibles à Bombay, la capitale économique de l'Inde, dont des hôtels de luxe, une gare ferroviaire, un café et un centre israélite, entre le 26 et le 29 novembre 2008.

Neuf des agresseurs, soupçonnés d'appartenir au Lashkar-e-Taiba (LeT), un groupe islamiste armé clandestin basé au Pakistan, avaient été tués.

«Nous espérons que le procès sera achevé d'ici trois à six mois», a déclaré M. Nikam. Aucune date n'a toutefois été fixée pour le début du procès.

«Au vu de l'ampleur de l'affaire, des enquêtes supplémentaires sont nécessaires. Nous élargirons le champ des inculpations», a-t-il poursuivi.

M. Nikam a indiqué que 35 autres suspects avaient été cités mais il ne les pas indentifiés et n'a pas précisé quelles charges pesaient contre eux.

Aux termes de la loi indienne, l'acte d'inculpation d'un suspect doit être présenté à la cour dans un délai de 90 jours après son arrestation. Iman avait été arrêté le 28 novembre.

A la suite de ces attentats, l'Inde, New Delhi, qui accuse le Lashkar-e-Taiba (LeT) d'en être à l'origine, et le Pakistan ont gelé un laborieux processus de paix amorcé depuis cinq ans entre les deux puissances nucléaires rivales.

Le Pakistan a reconnu pour la première fois ce mois-ci que les attaques de Bombay avaient été planifiées en partie sur son territoire et que le seul suspect encore vivant était un ressortissant pakistanais.

Selon des informations publiées dans la presse, Iman est originaire du district déshérité d'Okara de la province du Pendjab.