Une mutinerie a éclaté mercredi au sein d'une unité paramilitaire des forces de sécurité bangladaises à Dacca, la capitale, faisant au moins trois morts et 21 blessés alors que les rebelles ont affirmé retenir des officiers en otages.

La police et l'armée ont été appelées en renfort autour du quartier général de cette force, les Bangladesh Riffles (BDR), qui auraient pris des officiers en otages après des rendications refusées par leur hiérarchie.

Après des heures de coups de feu et des scènes de panique dans la capitale, le Premier ministre Sheikh Hasina a rencontré à sa résidence quartorze représentants des mutins et proposé» une amnistie générale pour toutes les troupes» impliquées» dans la mutinerie, a déclaré un responsable du gouvernement, Nakibuddin Ahmed, devant la presse.

Un représentant des soldats rebelles, membres des Bangladesh Rifles, force de sécurité paramilitaire des gardes-frontières, a annoncé au Premier ministre que ces forces «déposeraient leurs armes» après cette offre.

Toutefois des tirs sporadiques pouvaient encore être entendus mercredi soir, a rapporté un correspondant de l'AFP.

Quelques heures auparavant la mutinerie avait éclaté au sein de cette unité paramilitaire dont le quartier général est situé dans le district de Pilkhana, faisant trois morts et 21 blessés alors que les rebelles affirmaient avoir pris des officiers en otage.

«Nous retenons tous les officiers en otages», avait affirmé un soldat rebelle cité par la chaîne de télévision ATN Bangla sous le couvert de l'anonymat.

«Nous ne les relâcherons pas tant que le gouvernement n'aura pas décrété une amnistie générale pour chacun d'entre nous, satisfait nos demandes et ordonné le retrait des militaires postés à l'extérieur du complexe», avait-il assuré, ajoutant: «nous détruirons tout (...) si l'armée nous attaque».

Selon des sources officielles, les tirs ont coïncidé avec une réunion de hauts responsables des Bangladesh Rifles (BDR) et la rébellion semble liée à des revendications, salariales notamment, des quelque 3.000 à 4.000 hommes de cette unité.

Ces sources ont également réfuté une tentative de coup d'Etat, dans un pays qui a été le théâtre de nombreux putschs depuis sa sécession du Pakistan en 1971.

Au moins trois personnes ont été tuées, un soldat des BDR et deux passants, et 21 blessées, selon des sources médicales et des témoins.

«Il y a eu des échanges de tirs très nourris ce matin au quartier général de l'unité des Bangladesh Rifles. Nous avons entendu des tirs de mortier», a déclaré le chef de la police locale, Nabojit Khisa.

Selon un porte-parole militaire les mutins ont «fait feu contre des hélicoptères survolant leurs casernes».

«Les soldats qui ne déposeraient pas les armes après cette déclaration seront poursuivis», avait annoncé l'armée aux mutins.

Selon la presse locale, les paramilitaires de la BDR se sont rebellés pour obtenir des hausses de salaire, des aides pour leurs repas et davantage de vacances. Ces requêtes avaient été refusées par le chef des BDR, le général Shakil Ahmed, selon la même source.