La Corée-du-Nord a confirmé hier qu'elle testerait un missile à longue portée. Les satellites américains et japonais ne voyaient toutefois toujours pas l'engin sur la rampe de lancement, ce qui signifie que la mise à feu ne surviendra pas avant au moins une semaine.

«Les préparations de lancement du satellite de communications expérimentale Kwangmyongsong-2 avec la fusée Unha-2 sont en cours», a affirmé l'agence nord-coréenne KCNA, après plusieurs semaines de spéculations de médias japonais et sud-coréens sur la base de fuites gouvernementales.

 

Comme en 1998 et en 2006, la Corée-du-Nord affirme que le test de missile intercontinental est un lancement de satellite civil. Même si aucune agence spatiale n'a confirmé l'information, la Corée-du-Nord continue de soutenir que le test de 1998 a été réussi, et a même imprimé des timbres montrant le satellite Kwangmyongsong-1 (étoile brillante) en orbite autour de la Terre.

Le missile de 1998, qui s'est abîmé en mer après avoir survolé le Japon, était un Taepodong-1 d'une portée de 2000 à 3000 kilomètres. Le troisième stage de la fusée a fait long feu. À l'été 2006, un test de Taepodong-2, qui pourrait atteindre l'Alaska et le nord-est du Canada, a complètement raté, s'écrasant à quelques dizaines de kilomètres des côtes nord-coréennes.

Les experts interviewés par La Presse estiment qu'a ce rythme, l'arsenal nord-coréen n'est pas inquiétant. «Il faut des dizaines de tests pour qu'un missile soit déclaré opérationnel, explique David Montague, ingénieur californien qui a dirigé la section des missiles de Lockheed Martin. Je m'inquiète davantage du récent lancement de satellite iranien, qui a bel et bien réussi.»

La fin de semaine dernière, le grand patron de l'Organisation de défense antimissile israélienne, Uzi Rubin, affirmait dans un essai publié par le Wall Street Journal que la technologie iranienne est très impressionnante, notamment parce que le carburant peut être stocké dans le missile pour un lancement sans préavis, et que son cône est fait de la même manière que les têtes multiples des missiles intercontinentaux russes et américains.