Le chef de l'armée indienne a déclaré mercredi que le Pakistan avait déployé des soldats le long de sa frontière avec l'Inde et affirmé que ses troupes étaient prêtes à un éventuel conflit, en pleine tension entre les deux pays depuis les attentats de Bombay.

«Nous sommes au courant du fait que certaines troupes (pakistanaises) se sont dirigées vers l'est (à la frontière indienne). C'est arrivé. Elles sont venues vers l'est, à la frontière orientale du Pakistan avec l'Inde», a déclaré le général Deepak Kapoor, lors d'une conférence de presse.

Fin décembre, des responsables militaires pakistanais avaient annoncé que «quelques milliers» de soldats allaient être transférés du nord-ouest du Pakistan, une région instable à la frontière afghane, vers l'est, à la frontière indienne.

Selon l'un de ces officiers, Islamabad a pris ces mesures après avoir appris que l'Inde avait agi de même de son côté.

A l'époque, le ministre indien des Affaires étrangères Pranab Mukherjee avait rétorqué que ces déploiements de soldats indiens s'inscrivaient dans le cadre de «manoeuvres militaires hivernales routinières» le long de sa frontière occidentale avec le Pakistan.

Son homologue pakistanais Shah Mehmood Qureshi avait alors exhorté «l'Inde à redéployer ses troupes vers leurs positions (habituelles) en temps de paix» et n'avait jamais confirmé le moindre mouvement de soldats pakistanais.

«Cependant, sachant cela, je vous assure que l'armée indienne l'a pris en compte dans ses projets et c'est quelque chose qui nous inquiète», a ajouté le général Kapoor.

«A la lumière de tout cela, nous, en Inde, gardons toutes nos options ouvertes et cela doit être clairement compris. Il ne s'agit pas d'attiser une quelconque hystérie guerrière (...) mais de maintenir toutes les options ouvertes, qu'elles soient diplomatiques, économiques, ou, en dernier ressort, militaires», a prévenu l'officier.

Les relations entre l'Inde et le Pakistan, qui se sont fait trois fois la guerre depuis leur indépendance les 14 et 15 août 1947, se sont beaucoup détériorées depuis les attaques du 26 au 29 novembre à Bombay (174 morts, dont neuf assaillants) imputées par New Delhi au Lashkar-e-Taïba, un groupe islamiste armé clandestin pakistanais «soutenu» par des officines de l'Etat pakistanais.

Depuis ces attentats contre la mégapole-symbole du «miracle» économique indien, les puissances nucléaires d'Asie du Sud ont intensifié leur joute diplomatique, mais sans avoir pris de mesures radicales pouvant les conduire à se livrer un quatrième conflit armé.