La Chine a annoncé vendredi avoir procédé au total à 60 arrestations dans le scandale du lait trafiqué à la mélamine, qui a fait près de 300.000 malades parmi les enfants et probablement six morts.

Vingt-et-une des personnes arrêtées pour «production et vente de produits alimentaires toxiques et dangereux» ont déjà comparu devant un tribunal, dont l'ancienne patronne de Sanlu, principal producteur incriminé dans la crise du lait contaminé à la mélamine, selon un communiqué du ministère de la Sécurité publique (police).Les jugements n'ont pas encore été annoncés, mais certains accusés encourent la peine de mort.

Selon les médias officiels chinois, qui seuls ont eu accès à l'audience qui s'est tenue le 31 décembre à Shijiazhuang dans le Hebei (nord), l'ex-patronne de Sanlu, Tian Wenhua, 66 ans, a plaidé coupable de la vente de produits douteux et reconnu avoir tardé à alerter les autorités. Cependant, son avocat, Liu Xinwei n'a pas confirmé cette information.

Mme Tian a pour co-accusés trois anciens hauts cadres de Sanlu, dont l'un a comparu mercredi en chaise roulante, ayant perdu l'usage de ses jambes après une tentative de suicide.

Sanlu a été accusé d'avoir étouffé l'affaire pendant plusieurs mois avant d'avertir les autorités locales, lesquelles, à la veille de l'ouverture des jeux Olympiques de Pékin, ont tardé à réagir.

Les procès de 17 trafiquants et intermédiaires ont également eu lieu dans le Hebei, sans jugement annoncé.

L'enquête a permis de déterminer que 22 sociétés ont vendu du lait trafiqué avec la mélamine, produit destiné aux colles, aux résines ou aux engrais qui simule, lors des tests de contrôle, un apport en protéines.

Le scandale a également mis à mal la réputation des produits chinois dans le monde entier et les autorités ont promis de faire toute la lumière et de réformer le système de contrôle de la chaîne alimentaire.

Les 22 entreprises laitières ayant mis sur le marché des produits frelatés ont, de leur côté, annoncé la création d'un fonds spécial d'indemnisation, doté de 160 millions de dollars.

Mais familles et avocats des victimes ont critiqué l'initiative, soulignant que certains parents d'enfants tombés malades ne recevraient que quelque 300 dollars.