Le gouvernement pakistanais a admis mercredi que l'unique survivant du commando islamiste qui avait attaqué Bombay fin novembre est de nationalité pakistanaise, comme l'affirme l'Inde depuis un mois.

«Nous venons d'être informés par les autorités compétentes que Ajmal Kasab est un ressortissant pakistanais», a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.«Nous confirmons que Kasab est originaire du Pakistan, mais l'enquête se poursuit», a ajouté la ministre de l'Information, Sherry Rehman.

De son nom complet Mohammed Ajmal Amir Iman, il avait été arrêté le 26 novembre après avoir perpétré un carnage dans la gare principale de Bombay.

Il est maintenu en détention en Inde jusqu'au 19 janvier et risque d'être inculpé pour «actes de guerre contre le pays», meurtres et tentatives de meurtres et de violation de la législation sur les armes et les explosifs.

New Delhi affirmait depuis la fin novembre que le jeune homme était bien Pakistanais, comme les neuf autres assaillants tués durant les attentats.

Mais le Pakistan assurait que le patronyme «Kasab» était inconnu dans ses bases de données.

New Delhi a transmis lundi à Islamabad un dossier à charge, mettant au jour, selon elle, une complicité entre des «éléments» pakistanais et le commando «terroriste» de Bombay.

L'Inde, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne imputent le carnage de Bombay (174 morts, dont neuf des dix assaillants, selon un nouveau bilan officiel) au Lashkar-e-Taïba (LeT), un groupe islamiste armé clandestin pakistanais.

Ce dernier a démenti toute implication.

Dans le dossier envoyé par l'Inde au Pakistan, dont une version a été rendue publique mercredi, figurent des transcriptions d'interrogatoires de Mohammed Ajmal Amir Iman dans lesquelles il reconnaissait être Pakistanais et avoir été entraîné avec ses neuf comparses par le LeT.

Le premier ministre indien Manmohan Singh a accusé mardi des officines de l'Etat pakistanais - c'est-à-dire, sans les désigner explicitement, les redoutables services de renseignement (Inter-services intelligence, ISI) - d'avoir apporté leur «soutien» aux attaques de Bombay.

Le Pakistan a rétorqué que ces «allégations malencontreuses attisaient les tensions».