Sept personnes, cinq policiers et deux civils, ont été tuées et 28 blessées dimanche dans un attentat suicide contre la police dans le nord-ouest du Pakistan, près de la frontière afghane, ont annoncé la police et les autorités locales.

L'auteur de l'attentat, un adolescent âgé de moins de 18 ans, a pris pour cible une patrouille de policiers sur une rue très fréquentée de la ville de Dera Ismail Khan, a déclaré à l'AFP Syed Mohsin Shah, un responsable de l'administration locale.«L'auteur avait entre 15 et 18 ans», a-t-il dit.

Selon M. Shah, les policiers s'étaient rendus sur les lieux pour enquêter sur l'explosion d'une grenade lorsque l'attentat s'est produit.

Un membre de l'équipe d'artificiers dépêchés sur les lieux a déclaré à l'AFP que des fragments d'une ceinture d'explosifs comme celles qu'utilisent les auteurs d'attentats suicide ainsi qu'une grenade avaient été découverts sur le site de l'explosion.

Selon lui, 10 à 15 kg d'explosifs auraient été utilisés.

Ashiq Saleem, chef du principal hôpital de Dera Ismail Khan, a déclaré à l'AFP qu'une tête et un pied semblant appartenir au kamikaze avaient été apportés dans son établissement pour y être examinés.

Il a précisé que l'un des deux civils tués était un journaliste local.

L'attentat n'a pas été revendiqué.

Après l'attentat, des tireurs ont ouvert le feu sur une ambulance qui transportait le corps d'une victime, blessant le chauffeur et deux membres de la famille du mort, selon un responsable local.

Le président pakistanais Asif Ali Zardari a condamné cet «acte de terrorisme» et exprimé ses condoléances aux familles des victimes, dans un commmuniqué rendu public par l'agence de presse APP.

La ville de Dera Ismail Khan se trouve à la frontière des zones tribales situées le long de la frontière avec l'Afghanistan et devenues un repaire pour des groupes de talibans afghans et pakistanais et de partisans d'Al-Qaïda qui ont fui l'Afghanistan après le renversement du régime islamiste de Kaboul en novembre 2001.

La ville a été dans le passé le théâtre de violences interreligieuses entre Pakistanais sunnites (majoritaires) et chiites.

Près de 1500 personnes ont été tuées dans la vague d'attentats suicide et d'autres attaques à la bombe qui secoue le Pakistan depuis juillet 2007.

Les musulmans observent actuellement le mois sacré de Mouharram, premier mois du calendrier islamique. Il coïncide avec l'une des célébrations chiites les plus importantes, la commémoration du massacre des partisans d'Ali à la bataille de Kerbala (dans l'actuel Irak). Les festivités culminent, le 10, avec l'Achoura, qui marque la mort violente à Kerbala du troisième imam chiite, Hussein, petit fils de Mahomet, en l'an 61 de l'Hégire (680).

Toutefois, selon des sources officielles, aucune cérémonie n'était prévue près du lieu de l'attentat.