Le premier ministre indien Manmohan Singh a de nouveau demandé samedi au Pakistan de lui livrer des suspects soupçonnés d'être à l'origine des attaques meurtrières de Bombay et de faire preuve de «bon sens».

Le Pakistan doit livrer «les criminels» responsables des attaques meurtrières qui ont fait 172 morts, a déclaré le premier ministre à des journalistes dans la ville de Shillong (nord-est). «La guerre n'est pas la solution pour résoudre les problèmes et nous voulons que le bon sens prévale», a ajouté M. Singh.

L'Inde accuse le groupe islamiste du Lashkar-e-Taiba (LeT) au Pakistan d'avoir commis les attentats qui ont frappé sa capitale économique entre le 26 et le 29 novembre.

Après les attentats de Bombay, la police pakistanaise a arrêté Zarar Shah et un autre chef du LeT, Zaki-ur-Rehman Lakhvi, lors d'une opération contre une organisation humanitaire islamique, la Jamaat-ud-Dawa, considérée comme la vitrine politique légale du LeT, officiellement interdit au Pakistan.

Par ailleurs, M. Singh a demandé au gouvernement issu des récentes élections au Bangladesh de coopérer afin de pourchasser les militants anti-indiens sur son territoire.

«J'espère que le nouveau premier ministre, Sheikh Hasina, prendra les mesures appropriées pour empêcher son territoire d'être utilisé par des militants», a déclaré M. Singh, estimant que «la frontière poreuse que l'Inde partage avec le Bangladesh est un sujet d'inquiétude».

L'ex-premier ministre du Bangladesh, Cheikh Hasina Wajed, qui a remporté les élections législatives de lundi et devrait être désignée premier ministre mardi, a déjà indiqué qu'elle n'accepterait pas que son pays puisse servir de base à des terroristes.

Une série d'attentats à la bombe jeudi dans l'État indien de l'Assam (nord-est), imputée à une rébellion indépendantiste, a fait six morts et 50 blessés.

Nichés entre le Bhoutan, la Chine, le Bangladesh et la Birmanie, les sept États du nord-est de l'Inde sont en proie à de vives tensions communautaires ou séparatistes, qui ont fait 50 000 morts depuis 1947.

L'Inde assure que la rébellion dans le nord-est du pays est soutenu par des militants venus du Bangladesh.