Le parti de l'ancienne Premier ministre du Bangladesh Khaleda Zia a reconnu jeudi la victoire aux élections législatives de lundi de sa rivale et également ex-Premier ministre, Cheikh Hasina Wajed, dont la formation, la Ligue Awami, a remporté plus de 70% des sièges.

«Nous voulons donner à la Ligue Awami l'opportunité de diriger le pays. Nous voulons les voir tenir leurs promesses faites au peuple», a déclaré aux journalistes Khondaker Delwar, porte-parole du Parti nationaliste du Bangladesh (PNB) de Mme Khaleda.Le PNB, qui n'a remporté que 29 des 300 sièges de l'Assemblée nationale, maintient que le scrutin a été entaché d'irrégularités mais ne contestera pas les résultats, a ajouté M. Delwar.

Cheikh Hasina Wajed avait pressé mercredi sa rivale d'accepter sa défaite.

«Elle devrait se plier au verdict du peuple parce que ces élections ont été libres, justes et transparentes», avait déclaré Mme Hasina, à l'adresse de la perdante, Mme Khaleda, laquelle rejetait les résultats sur des allégations de fraudes.

La Ligue Awami de Mme Hasina (Premier ministre de 1996 à 2001) a remporté 231 des 299 sièges à pourvoir de l'Assemblée nationale -le 300e siège sera attribué le mois prochain lors d'une élection partielle-, signant ainsi son retour au pouvoir après sept ans d'opposition, dont deux années sous un régime piloté par l'armée.

Khaleda et Hasina, surnommées les «bégums en lutte», sont héritières de dynasties politiques frappées par la tragédie, comme c'est le cas en Inde et au Pakistan: la première est veuve d'un président assassiné en 1981 par des militaires, Ziaur Rahman, et la seconde est la fille de Cheikh Mujibur Rahman, tué en 1975 par l'armée alors qu'il était le premier président du Bangladesh.

Avec ces premières législatives depuis 2001, l'ex-Pakistan oriental --comme on l'appelait avant son indépendance en 1971-- espère briser un cercle vicieux qui, depuis près de 40 ans, a vu alterner putschs militaires et périodes démocratiques.

Cette fois, les observateurs de l'Union européenne (UE) et du Commonwealth ont salué un scrutin «crédible et transparent (...) reflétant la volonté des (électeurs) bangladais», dont 87% du corps électoral, soit 70,3 millions d'électeurs, s'étaient rendus aux urnes.

Ils ont toutefois exhorté les deux camps à s'entendre après plus de deux ans de chaos politique.