Soumis aux pressions croissantes de l'Inde et desÉtats-Unis, le Pakistan a frappé le Lashkar-e-Taïba (LeT), le groupe islamisteaccusépar l'Inde d'avoir perpétré les attaques de Bombay.

Parmi les 16 extrémistes arrêtés lors d'un raid nocturne dans la banlieue de Muzaffarabad, capitale du Cachemire pakistanais, figure Zaki-au-Rehman Lakhvi, un chef militaire du LeT accusé d'être l'un des planificateurs des attentats de Bombay.

 

Selon les médias indiens, Lakhvi a été décrit par le seul assaillant ayant survécu aux attentats de Bombay comme l'un des planificateurs de ces attaques, qui ont fait 172 morts, dont neuf assaillants et une quarantaine d'étrangers.

« Zaki-ur-Rehman Lakhvi , un commandant des opérations armées du Lashkar-e-Taïba, est sous les verrous «, a déclaré un haut responsable des services de

sécurité pakistanais qui a requis l'anonymat.

Le raid, mené dans la nuit de dimanche à hier, visait un camp pour personnes défavorisées ou déplacées de la fondation caritative Jamaat-ud-Dawa (JuD),

fondée après l'interdiction du LeT au Pakistan.

Le camp, appelé Shawai, a été fermé. C'était la principale base d'entraînement du LeT au Cachemire pakistanais.

Washington satisfait

Les États-Unis , qui pressent le Pakistan de coopérer avec l'Inde, ont salué l'opération pakistanaise comme «des mesures positives «, mais ils ont réaffirmé la nécessité pour Islamabad de coopérer avec Delhi et Washington.

Washington a indiqué dimanche qu'il allait réclamer au Conseil de sécurité de l'ONU des sanctions contre plusieurs hautes personnalités du Pakistan

pour leur soutien présumé aux groupes terroristes, dont le LeT.

De source informée, on a appris que deux anciens patrons du ISI, le puissant service de renseignement du pays , les généraux Hamid Gul et Javed Nasir, étaient sur la liste, de même qu'un ancien chef de l'armée, qui serait le général Zahirul Aslam Abbasi.

Gul était chef du ISI de 1987 à 1989, vers la fin de la guerre sainte (djihad) des États-Unis contre l'occupation soviétique de l'Afghanistan. Il a déclaré

hier qu'il n'appuyait «pas le terrorisme, mais la résistance des talibans contre l'agression américaine en Afghanistan».

Hafiz Saeed libre

Le président pakistanais Asif Ali Zardari a téléphoné à la secrétaire d'État, Condoleezza Rice, pour lui faire un compte rendu des mesures prises depuis

sa visite de la semaine dernière à Islamabad et New Delhi.

Dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion du cabinet, Islamabad s'est engagé à coopérer pleinement à l'enquête de l'Inde et a affirmé que «les

actions antiterroristes» servaient «ses intérêts essentiels « et qu'il est « impératif de prendre les devants pour désamorcer les tensions».

Hafiz Saeed, fondateur du LeT et du JuD, a condamné hier le raid de Shawai et l'arrestation de ses militants par les forces de sécurité du Pakistan.

«L'opération contre des organisations djihadistes au Cachemire pakistanais

est injustifiée et nous la condamnons fermement «, a - t- il décla ré, jugea nt

que «le gouvernement du Pakistan a fait montre de faiblesse».

L'Inde a remis au Pakistan une liste d'une vingtaine de suspects qu'elle a liés à des attentats terroristes remontant au début des années 90, et Hafiz Saeed est le suspect numéro 1. Mais au lieu de les extrader, Zardari a déclaré qu'ils seront jugés au Pakistan même.

Avec AFP, AP, Reuters, Dawn, The Hindu, BBC, Indian Express, WSJ