Il pourrait falloir plus d'un mois pour que le principal aéroport de Thaïlande soit de nouveau complètement fonctionnel, alors que le retour de l'ex-femme du premier ministre en exil Thaksin Shinawatra menace d'approfondir la crise politique du pays.

La réouverture de l'aéroport, toujours partiellement paralysé après un siège d'une semaine effectué par des manifestants anti-gouvernementaux, avait fait espérer que la Thaïlande sortait du chaos de ces derniers mois. Mais d'autres problèmes demeurent, notamment la santé du roi Bhumibol Adulyadej, considérée comme un facteur essentiel de la stabilité du pays. Le Palais a annoncé vendredi soir que le roi, âgé de 81 ans, n'avait pas prononcé son discours annuel parce qu'il souffrait d'une forte fièvre.

L'aéroport international de Suvarnabhumi, à Bangkok, a officiellement rouvert vendredi après un siège qui a bloqué plus de 300 000 voyageurs. L'occupation des deux aéroports de la capitale par l'Alliance du peuple pour la démocratie a constitué un coup sévère pour l'économie du pays, dépendante du tourisme.

L'aéroport fonctionnait à seulement 50% de sa capacité vendredi. Un responsable des relations publiques de l'aéroport a affirmé que certaines compagnies aériennes étrangères retardaient la reprise de leurs vols en raison de préoccupations sécuritaires. De nombreuses compagnies ne souhaitaient pas dire quand elles recommenceraient à voler à l'intérieur et à l'extérieur de l'aéroport.

Parallèlement, le retour à Bangkok de l'ex-femme de Thaksin Shinawatra, Pojamarn Damapong, qui risque une peine de prison de trois ans pour des accusations d'évasion fiscale, a ajouté un autre élément compliqué à la crise politique. Thaksin, évincé en 2006 lors d'un coup d'État, reste à l'épicentre de l'instabilité du pays.