Les attaques de Bombay était une «mission suicide» destinée à faire un maximum de victimes et marquer les esprits, a estimé mardi le chef de la police de la ville, en ajoutant avoir des «preuves sérieuses» que les assaillants «venaient du Pakistan».

«A notre avis, il s'agissait d'une mission suicide», a déclaré Hassan Gafoor, ajoutant que le but de l'opération était de «commettre une action spectaculaire et de tuer autant de personnes que possible».

Il a affirmé que les assaillants, au nombre de dix, étaient arrivés du port pakistanais de Karachi (sud) après avoir capturé un chalutier indien.

«Nous avons des preuves sérieuses qu'ils venaient du Pakistan», a-t-il déclaré, précisant que l'unique membre du groupe capturé vivant était «sans aucun doute pakistanais».

Les attaques de Bombay ont provoqué un regain de tension entre New Delhi et Islamabad, les responsables indiens ayant affirmé dès les premières heures que les attaques avaient été menées par des «éléments» basés au Pakistan.

Islamabad a nié en bloc toute implication, en demandant à son voisin et rival d'avancer les preuves de ses accusations.

Les assaillants ont tous été entraînés par des «anciens officiers de l'armée», «au même endroit» et «pendant un an pour certains, davantage pour d'autres», a ajouté M. Gafoor, sans toutefois affirmer qu'ils étaient Pakistanais.

Le responsable policier a concédé que la police pakistanaise avait été «prévenue que des hôtels comme le Taj pouvaient être exposés à ce danger» après l'attentat contre le Marriott d'Islamabad le 20 septembre dernier, sans donner plus de précisions sur ces avertissements.

Selon plusieurs médias américains, les services de renseignements américains et indiens avaient alerté New Delhi sur d'éventuelles attaques contre Bombay venues de la mer, en particulier contre de grands hôtels.

M. Gafoor a ajouté que l'enquête «progressait bien» et que l'Inde échangeait des renseignements avec des services étrangers, notamment la police fédérale américaine (FBI), dont des agents ont entamé leurs investigations à Bombay.

Selon un dernier bilan officiel, au moins 188 personnes, dont une trentaine d'étrangers, ont été tuées dans une série d'attaques coordonnées à Bombay sur des sites emblématiques, en particulier touristiques, qui ont duré près de 60 heures entre le 26 et le 29 novembre.