Ottawa n'a toujours pas de plan concret pour assister les ressortissants canadiens coincés depuis mardi à Bangkok, où des manifestants de l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD) paralysent les aéroports civils.

Le ministère des Affaires étrangères du Canada estime qu'environ 1000 Canadiens ont été touchés par la fermeture des aéroports Suvarnabhumi et Don Meuang. Environ 500 d'entre eux ont communiqué avec l'ambassade.

 

Même si le pays s'enfonce dans la crise, Ottawa ne considère toujours pas la Thaïlande comme une zone à risque pour ses citoyens,

«Le gouvernement canadien nous ignore», a déploré le président de l'agence de voyages montréalaise Croisières Fanco-fun, Fernand Léveillée. Trente de ses clients et deux accompagnateurs sont coincés en Thaïlande. Ils ont quitté Bangkok jeudi pour se rendre dans une station balnéaire de Pattaya, près de l'aéroport militaire d'U-Tapao, dont la piste a été ouverte aux lignes aériennes commerciales pour des vols prioritaires.

Des pays comme la France, l'Australie, la Chine, la Suisse et l'Espagne nolisent des vols pour aider leurs citoyens à sortir du pays.

«Hier (samedi), nous avons joint l'ambassade canadienne pour signaler que des personnes âgées dans notre groupe allaient bientôt manquer de médicaments. On nous a renvoyé un courriel 11 heures plus tard pour nous dire qu'on pensait à des solutions. Le gouvernement thaïlandais nous loge et nous nourrit à ses frais dans un très bel hôtel, alors que le gouvernement canadien n'a pas bougé le petit doigt. C'est complètement ridicule!»

Interrogée par La Presse, Lisa Monette, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a confirmé qu'aucune décision n'avait été prise quant à la nature de l'aide qui sera apportée aux Canadiens qui veulent quitter le pays: «Nous continuons à explorer toutes les options, comme le voyage par terre, des vols commerciaux ou la possibilité de vols nolisés.»

Samedi, le député libéral Dan McTeague a vertement critiqué le gouvernement conservateur pour sa lenteur à évacuer les Canadiens.