L'Inde doit oeuvrer avec le Pakistan pour combattre le terrorisme et éviter de tenir un discours de confrontation avec son voisin après les attentats sanglants de Bombay, a exhorté dimanche l'ambassadeur du Pakistan à Washington.

«Nous ne devrions pas inscrire ces actes de haine dans le contexte des relations entre l'Inde et le Pakistan. Nous devrions les considérer dans le contexte du terrorisme international», a déclaré Husain Haqqani, dans un entretien à la chaîne américaine ABC.

«Il y a des terroristes qui s'entraînent secrètement dans tous les pays du monde. Ils n'agissent pas au nom d'un pays», a-t-il ajouté. «Je ne pense pas que ce soit le moment pour l'Inde ou quiconque en Inde d'accuser le Pakistan. C'est le moment de travailler avec le Pakistan», a-t-il dit.

«Le Pakistan est maintenant une démocratie. L'Inde est une démocratie. Et en tant que démocraties, nous devons nous renforcer l'une l'autre, plutôt que de tomber dans le piège des terroristes qui veulent nous faire combattre l'une contre l'autre afin de se renforcer», a-t-il ajouté.

Islamabad, pointé du doigt par New Delhi, a démenti toute responsabilité dans les attaques.

Dimanche soir, le vice-ministre de l'Intérieur indien Shakeel Ahmad a affirmé que la totalité des assaillants de Bombay étaient d'origine pakistanaise.

«Nous allons coopérer à l'enquête et nous allon nous assurer d'attraper ces types s'ils ont la moindre lien avec nous», a assuré Husain Haqqani dans une autre interview à CNN.

«Tous les extrémistes veulent que l'Inde et le Pakistan se jettent à la gorge l'un de l'autre, pour pouvoir prospérer», a-t-il souligné, assurant que «les Pakistanais étaient de tout coeur avec les habitants de Bombay».

Inde et Pakistan «avons eu des problèmes dans le passé, mais cela ne signifie pas que nous allons continuer à avoir une vision négative l'un de l'autre dans l'avenir», a-t-il estimé.

Trois conflits ont opposé New Delhi et Islamabad depuis 1947.

Le ministre indien de l'Intérieur et le conseiller à la sécurité nationale ont démissionné dimanche après les attaques de Bombay qui ont fait au moins 172 morts alors que l'enquête s'oriente de plus en plus vers un groupe islamiste basé au Pakistan et actif au Cachemire.

Le ministre indien, Shivraj Patil, a démissionné, indiquant qu'il se sentait dans l'obligation d'assumer la «responsabilité morale» après les attaques.