Le groupe «moudjahidin du Deccan», qui a revendiqué la vague d'attaques terroristes d'hier à Bombay, est peu ou pas connu des polices et des médias de l'Inde.

Selon l'agence indienne PTI, ce groupe a assumé la responsabilité des attaques dans des courriels à plusieurs médias indiens.

 

Les autorités notent que les attentats dans l'Assam, qui ont fait 61 morts en octobre, avaient été revendiqués par «les Forces de sécurité islamiques-moudjahidin indiens».

Elles estiment que les islamo-terroristes de l'Inde cherchent à se distancer du Pakistan - le mot «Deccan» réfère précisément au «sud dravidien de l'Inde», par opposition au «nord aryen».

Mais le réseau NDTV souligne, à partir d'entrevues avec les services policiers, qu'un des terroristes armés d'un AK-47 capté par des caméras de sécurité avait un bracelet de fil rouge sacré autour du poignet droit - plus un t-shirt noir et un sac bleu pendu à l'épaule gauche -, accoutré donc comme un étudiant ordinaire.

Mais ce bracelet rouge semble indiquer qu'il est un extrémiste hindou. Les autorités ont pris ces dernières semaines dans leurs filets des groupes terroristes hindous également. Mais NDTV note que ce bracelet n'est peut-être qu'une diversion.

Ou la diversion est-elle plutôt la revendication faite au nom d'un groupe islamiste? La question est posée sur le blogue de la revue Foreign Policy, qui cite un expert indien selon lequel le mode d'opération utilisé dans les attentats d'hier rappelle le Lashkar-e-Toiba, un groupe islamo-terroriste pakistanais opposé à l'occupation indienne du Cachemire.

Un autre expert, Rohan Gunaratna, estime que ce groupe se confond avec les autres groupes djihadistes de l'Inde. «Ils sont bien implantés à Bombay, et aucun autre groupe n'a la capacité de monter une telle offensive dans cette ville, et cela a dû leur prendre des mois de planification», a-t-il dit.