Le dalaï lama, en visite au Japon, a estimé lundi que la revendication pour une plus grande autonomie du Tibet avait échoué et a demandé aux Tibétains d'être ouverts à toutes les options alors que des négociations se tiennent à Pékin.

Deux émissaires du dalaï lama participent, cette semaine, a un huitième cycle de négociations, engagée depuis depuis 2002, sur le statut du Tibet.

«Ma confiance envers le gouvernement chinois est devenue de plus en plus mince. La répression au Tibet s'accroît et je ne peux pas prétendre que tout va bien», a déclaré le chef spirituel tibétain lors d'une conférence de presse à Tokyo.

«Les Tibétains sont condamnés à mort. Cette ancienne nation et son héritage culturel sont en train de mourir», a ajouté le dalaï lama.

«Je dois reconnaître l'échec. Notre approche visant à apporter des changements a échoué, et, dans le même temps, les critiques au sein de la communauté tibétaine ont augmenté», a ajouté le dalaï lama.

Avant son départ d'Inde, le dignitaire bouddhiste avait indiqué envisager de durcir sa stratégie en la matière, notamment en examinant les revendications d'indépendance formulées par des groupes tibétains radicaux.

De jeunes exilés tibétains indépendantistes poussent depuis des mois pour une radicalisation du mouvement et menacent de déborder la vieille garde du chef religieux de 73 ans à la santé fragile.

Après plusieurs décennies de combat politique et religieux, le lauréat 1989 du prix Nobel de la paix a annoncé qu'il se mettait en «semi retraite» et que la future ligne politique face aux autorités chinoises serait discutée lors d'une réunion à Dharamsala (résidence d'exil) du dalaï lama dans le nord de l'Inde.

Un éventuel durcissement --en exigeant l'indépendance du Tibet plutôt qu'une simple autonomie-- sera débattu du 17 au 22 novembre par 300 représentants de la communauté tibétaine.

Mais «le mouvement tibétain demeurera non violent. C'est une dimension non négociable sur laquelle tout le monde est d'accord», a assuré M. Taklha, secrétaire particulier du dalaï lama.

«Nous sommes à la croisée des chemins», a expliqué Tsewang Rigzin, président du Congrès de la jeunesse tibétaine. Nous ne disons pas que la politique de la +voie moyenne+ est mauvaise, mais elle a échoué parce que la Chine fait en gros ce qu'elle veut», a-t-il dit. «L'indépendance est la seule solution et nous aimerions soumettre une proposition en ce sens en novembre», a ajouté M. Rigzin.

Le dalaï lama, 73 ans, qui vit exilé en Inde depuis 1959, est arrivé vendredi au Japon pour une visite d'une semaine consacrée à des conférences sur la spiritualité, son premier voyage depuis ses récents ennuis de santé.