Au moins dix personnes ont été tuées dans l'explosion d'une bombe artisanale jeudi dans le nord-ouest du Pakistan, tandis qu'un attentat à la voiture piégée blessait sept policiers à Islamabad, où la menace des attaques islamistes tournent à l'obsession.

Les deux explosions interviennent alors que les plus hauts responsables militaires et de renseignement du pays répondaient jeudi, pour la deuxième journée consécutive, aux questions des députés et du gouvernement réunis dans un Parlement placé sous très haute sécurité, en plein coeur de la capitale.

Au moins sept personnes ont été blessées dans un attentat à la voiture piégée dans un complexe policier d'Islamabad, au plus fort d'une vague d'attaques perpétrées par les islamistes proches d'Al-Qaïda, a annoncé la police.

Un précédent bilan dressé par un officier de police avait mentionné huit morts dans l'explosion.

«Nous avons eu de la chance car presque tout le personnel était mobilisé pour la protection de la session au Parlement», a déclaré à l'AFP un officier de police, Ehsan Khan, assurant finalement qu'il n'y avait eu que sept blessés dans l'attaque.

«Personne n'a été tué et nous pensons qu'il s'agit d'un attentat suicide», a précisé à l'AFP Asghar Gardezi, le chef de la police d'Islamabad.

«Une équipe de commandos de la police a quitté le bâtiment détruit quelques minutes avant l'explosion et il y a eu des confusions dans les premières informations sur les victimes, mais nous les avons tous retrouvés», a précisé Ehsan Khan.

La cible était le principal complexe de la police, dans un quartier périphérique de l'ouest d'Islamabad, qui comprend un centre d'entraînement et des logements pour les familles des officiers. Des milliers de policiers y habitent ou y travaillent.

Au même moment, au moins dix personnes ont été tuées dans l'explosion d'une bombe artisanale dans le nord-ouest du Pakistan, selon un élu local et un responsable de la police.

Trois écoliers, quatre policiers et trois prisonniers ont été tués dans l'explosion de la bombe commandée à distance. L'engin a explosé au passage d'un car scolaire et d'un véhicule transportant des prisonniers.

L'explosion a eu lieu dans le district du Upper Dir, proche de la vallée de Swat, où l'armée lutte contre les talibans.

«Le camion transportait des détenus vers leur prison, de retour du tribunal, quand l'engin commandé à distance a explosé», a indiqué l'élu local, Sahibzada Tariqullah.

Dans le village de Piochar, dans la même vallée de Swat, des frappes aériennes de l'armée pakistanaise ont infligé de «lourdes pertes» jeudi aux combattants islamistes, selon un responsable des services de sécurité.

Le Pakistan est en proie à une vague sans précédent d'attaques perpétrées par les islamistes proches d'Al-Qaïda, qui a fait près de 1.300 morts dans tout le pays depuis un peu plus d'un an.

L'armée est également engagée dans une vaste offensive depuis deux mois dans les zones tribales du nord-ouest, frontalières avec l'Afghanistan, où Al-Qaïda et les talibans afghans ont reconstitué leurs forces.

La réunion au Parlement, uniquement consacrée aux questions de sécurité, devait se poursuivre jeudi.

La dernière fois qu'une réunion à une telle échelle avait eu lieu au sommet de l'Etat, au Parlement le 20 septembre, un attentat dévastateur au camion piégé avait tué 60 personnes dans le plus grand hôtel de la ville, le Marriott.