Plusieurs milliers de manifestants hostiles à un projet d'amendement de la Constitution thaïlandaise se sont rassemblés lundi devant le parlement à Bangkok, bloquant ses entrées avec des camions, selon la police et les medias.

Les membres du nouveau gouvernement thaïlandais doivent prononcer mardi leur premier discours-programme devant les députés, mais l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), une coalition hétéroclite de militants nationalistes, royalistes et syndicaux, exige leur démission.

Les protestataires occupent le siège du gouvernement à Bangkok depuis le 26 août, mais de nombreux manifestants se sont déplacés lundi soir vers le bâtiment abritant le parlement.

Un responsable de la police de Bangkok a déclaré à l'AFP que quelque 4.000 personnes s'étaient rassemblées devant le parlement, tandis que 6.000 manifestants se trouvaient au siège du gouvernement.

«Nous demandons aux partisans du PAD de se rassembler au parlement pour notre bataille finale», a déclaré un dirigeant du mouvement, Sondhi Limthongkul à la foule se trouvant encore au siège du gouvernement.

Selon la télévision thaïlandaise, les militants du PAD ont bloqué les entrées du parlement avec des poids-lourds.

Néanmoins, le nouveau Premier ministre Somchai Wongsawat a déclaré que la séance parlementaire aurait bien lieu à la date prévue malgré la pression des manifestants. «C'est le devoir de la police de maintenir la loi et l'ordre et de permettre aux députés d'entrer dans le parlement», a-t-il dit à la presse.

«Le PAD n'a pas le droit de faire obstruction aux représentants du peuple», a-t-il ajouté.

Les dirigeants du PAD demandent la démission du gouvernement en raison de ses liens avec Thaksin Shinawatra, qui a gouverné la Thaïlande de 2001 à 2006 avant d'être renversé par l'armée.

Le PAD avait entamé en mai sa campagne de protestation, affirmant que le Parti du pouvoir du peuple (PPP) au pouvoir avait conçu le projet d'amender la Constitution afin de permettre à Thaksin d'échapper à des accusations de corruption.

Lundi, le PPP, ses cinq partenaires au sein de la coalition et le parti démocrate (opposition) ont accepté le processus de modification de la Constitution tandis que chaque parti représenté au parlement enverra des représentants siéger au sein d'un groupe de travail.

Le gouvernement est obligé de travailler dans un terminal désaffecté d'aéroport pour éviter les manifestants.