Le gouvernement fédéral indien a admis jeudi que les récentes violences contre la minorité chrétienne dans l'est de l'Inde s'étaient déroulées de façon «extrêmement méthodique» et a pressé une nouvelle fois les autorités régionales d'y mettre un terme.

Dans l'Etat de l'Orissa, une vingtaine d'Indiens sont morts depuis la fin août dans des heurts entre hindous et chrétiens, forçant des dizaines de milliers de villageois à prendre la fuite après l'incendie d'un demi-millier de maisons et de dizaines de lieux de culte.Le gouvernement local a maintes fois assuré que le calme était revenu.

Le ministère de l'Intérieur a dépêché une mission d'enquête dans l'Orissa où «les attaques ont eu lieu de manière extrêmement méthodique, par exemple en bloquant les routes avec des arbres pour que la police ne puisse pas se rendre sur les lieux», a dénoncé M.L. Kumawat, haut fonctionnaire du ministère.

«Le gouvernement de cet Etat doit être très ferme contre ceux qui ont déclenché les violences», a-t-il dit. «Des instructions très strictes doivent être données à toutes les parties concernées pour garantir un retour à la normale», a renchéri un porte-parole gouvernemental à New Delhi.

Tout avait commencé le 23 août par l'assassinat d'un dignitaire du Conseil mondial hindou (Vishwa Hindu Parishad, VHP), Swami Laxmanananda Saraswati. La police y a vu la main de rebelles maoïstes, actifs dans l'Orissa, mais des hindous ont accusé des «chrétiens».

Une première victime, une hindoue, avait péri dans l'incendie d'un orphelinat catholique lors de manifestations de vengeance du VHP et du parti nationaliste hindou de l'opposition, le Bharatiya Janata Party (BJP).

Dans l'Orissa --où le missionnaire chrétien australien Graham Staines et ses deux fils avaient été brûlés vifs en 1999-- des extrémistes hindous font campagne contre des «conversions forcées» au christianisme d'hindous de basses castes, des «intouchables», et des membres de tribus, qui souffrent de discriminations.

Les chrétiens ne représentent que 2,3% des 1,1 milliard d'Indiens;

L'Inde a été critiquée par le pape Benoît XVI et par l'Italie.