Les Etats-Unis ont appelé mercredi la Corée du Nord à «revenir» sur sa décision de restreindre sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), prévenant le régime communiste qu'il risquait de se retrouver encore plus isolé.

«Nous appelons fermement la Corée du Nord à revenir sur ces gestes et à se remettre immédiatement en conformité avec ses obligations, comme soulignées dans les accords à Six», a déclaré un porte-parole de la Maison-Blanche Gordon Johndroe.La Corée du Nord a expulsé mercredi les inspecteurs de l'AIEA du site de retraitement de son complexe nucléaire de Yongbyon, et indiqué vouloir y réintroduire des matériaux fissiles d'ici une semaine.

Pyongyang, qui a procédé en octobre 2006 à un essai d'arme atomique, avait accepté un an plus tard, dans le cadre des négociations de désarmement menées depuis 2003 avec cinq pays (Etats-Unis, Chine, Russie, Corée du Sud et Japon), d'abandonner son programme nucléaire en échange d'une aide énergétique et de garanties en matière diplomatique et de sécurité.

«Les actions de la Corée du Nord sont très décevantes et vont à l'encontre des attentes des participants aux négociations à Six et de la communauté internationale», a ajouté M. Johndroe.

«Ces actions ne serviront qu'à isoler encore plus la Corée du Nord alors que les autres membres des négociations à Six travaillent pour parvenir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne», a ajouté le porte-parole de la Maison Blanche.

Les discussions achoppent sur les modalités de vérification du démantèlement par Pyongyang. Les Américains exigent que Pyongyang accepte un mécanisme complet de vérification, avec inspections surprises des sites, accès à des échantillonnages de matériaux et d'équipements notamment.

«Comme nous l'avons dit à de multiples occasions, nous sommes ouverts à de plus amples discussions avec la Corée du Nord concernant leurs obligations conformément à un protocole de vérification», a dit M. Johndroe.

Le principal négociateur américain sur le nucléaire nord-coréen, Christopher Hill a affirmé mercredi qu'il était «difficile» de savoir si les informations concernant la santé du leader nord-coréen Kim Jong-il étaient liées aux difficultés récentes dans les négociations.

M. Kim, 66 ans, n'a pas été vu en public depuis le 14 août. Les services de renseignement sud-coréens ont indiqué qu'il pourrait avoir eu une attaque.

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a indiqué sur la chaîne CNBC que les informations sur l'état de santé du dirigeant nord-coréen soulevaient beaucoup de questions, selon un compte-rendu de son entretien transmis mercredi par le département d'Etat.

«Il se passe quelque chose en Corée du Nord. Je pense que personne ne sait exactement quoi (...). Mais nous devons négocier avec le gouvernement nord-coréen en tant que gouvernement nord-coréen», a dit Mme Rice.

«Et notre message aux Nord-Coréens est (...) qu'il faut qu'ils signent le protocole de vérification pour que nous puissions continuer le processus à Six, qui profite beaucoup à la Corée du Nord», a-t-elle ajouté.

Lors de ses entretiens en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, la secrétaire d'Etat américaine a consulté les Sud-Coréens et les Chinois sur la Corée du Nord et devait rencontrer son homologue russe dans la journée.