(Pékin) L’ex-président taïwanais Ma Ying-jeou a appelé jeudi au maintien des échanges avec Pékin au cours d’une visite historique en Chine, que le parti au pouvoir à Taipei a qualifiée de « regrettable ».  

Il s’agit en effet du premier déplacement depuis plus de sept décennies en Chine continentale d’un ancien ou actuel dirigeant de Taïwan, une île qu’elle considère comme faisant partie de son territoire et qu’elle veut un jour récupérer.  

« Les gens des deux côtés du détroit appartiennent à la même nation chinoise et sont des descendants du peuple chinois », a déclaré jeudi M. Ma à l’occasion d’une rencontre avec un responsable chinois.  

« Les deux rives du détroit de Taïwan doivent maintenir les échanges, travailler ensemble, faire tout leur possible pour éviter les guerres et les conflits et s’efforcer de revitaliser la Chine », a ajouté dans un communiqué l’ancien chef du parti Kuomintang (KMT), âgé de 72 ans, qui a été le président de Taïwan de 2008 à 2016.

Il a rencontré Song Tao, le chef du Bureau chinois des affaires taïwanaises, lui demandant de transmettre ses salutations au président chinois Xi Jinping.  

PHOTO BUREAU DE MA YING-JEOU, FOURNIE À L’ASSOCIATED PRESS

Ma Ying-jeou a rencontré Song Tao, le chef du Bureau chinois des affaires taïwanaises, lui demandant de transmettre ses salutations au président chinois Xi Jinping.  

Pendant la présidence de M. Ma, une amélioration spectaculaire des relations entre Pékin et Taipei s’était produite. Elle avait abouti à un sommet en 2015 entre lui et M. Xi à Singapour, alors que le Parti démocrate progressiste (DPP) de l’actuelle présidente taïwanaise Tsai Tsai Ing-wen s’est montré beaucoup plus réticent à développer des liens plus étroits avec Pékin.

« Nous devrions être plus unis […], mais il est regrettable que le KMT soit aux côtés des communistes chinois et que l’ex-président Ma ne tienne pas compte de la désapprobation publique » d’une telle visite en Chine « en ce moment », avait commenté lundi le DPP dans un communiqué.  

Les candidats du KMT et du DPP sont les mieux placés pour l’élection présidentielle qui aura lieu l’année prochaine à Taïwan.  

La présidente Tsai est de son côté arrivée mercredi à New York dans le cadre d’une tournée de 10 jours aux États-Unis et en Amérique centrale

La Chine a à cet égard promis de « riposter » à une éventuelle rencontre entre elle et le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy.

Ce déplacement intervient quelques jours après que le Honduras a rompu ses relations diplomatiques avec Taïwan, qui n’est désormais plus reconnu que par 13 États dans le monde, et en a établi avec Pékin.