(Jakarta) L’Indonésie a demandé vendredi aux grandes puissances de ne pas utiliser l’Asie du Sud-Est comme un terrain d’affrontement par procuration, au premier jour d’une réunion à Jakarta des chefs de la diplomatie de l’ASEAN.  

Pour le président indonésien Joko Widodo, qui s’exprimait devant des ministres avant l’ouverture de la réunion, l’Association des pays d’Asie Sud-Est « ne doit pas être un terrain d’affrontement par procuration pour qui ce soit », a déclaré sa ministre des Affaires étrangères, Retno Marsudi.

L’ASEAN est présidée cette année par l’Indonésie. Ce pays accueillera ultérieurement un sommet des chefs d’État du groupe auquel se joignent régulièrement les dirigeants américain et chinois.

Des différends sur les frontières maritimes en mer de Chine méridionale ont créé des tensions entre certains pays de la région et Pékin. Certaines nations cherchent des garanties de sécurité auprès des États-Unis face à la Chine qui revendique la presque totalité de la mer de Chine méridionale, tandis que d’autres membres de l’ASEAN apportent leur soutien à Pékin sur d’autres sujets.

La réunion, prévue sur deux jours, est dominée par la crise en Birmanie déclenchée par le coup d’État de la junte en 2021.

La Birmanie reste membre de l’ASEAN. Mais les responsables de la junte birmane n’ont pas été autorisés à participer aux réunions de haut niveau à cause du manque de progrès dans l’application d’un plan de l’ASEAN en cinq points pour rétablir la paix entre l’armée et l’opposition birmane.

Le ministre des Affaires étrangères birman Than Swe n’était pas présent à la réunion. L’ASEAN avait requis la présence d’un représentant « non politique » à la réunion, ce qui a été rejeté par la junte.

Le consensus en cinq points signé en avril 2021 par la Birmanie et ses partenaires à l’issue d’une réunion de l’ASEAN à Jakarta appelait à une cessation immédiate des violences et au dialogue entre les parties. Mais il est resté lettre morte.

Selon sa ministre des Affaires étrangères, Joko Widodo a insisté pour un maintien de ce plan de paix. C’est « le principal accord pour aider à la résolution des problèmes de la Birmanie », a-t-il estimé.

Créée en 1967 afin de favoriser la coopération régionale, l’ASEAN (dix membres) regroupe l’Indonésie, la Malaisie, Singapour, la Thaïlande, les Philippines, Brunei, le Vietnam, le Laos, le Cambodge et la Birmanie.