(Lahore) Des centaines de personnes ont manifesté mardi dans la grande ville pakistanaise de Lahore, pour protester contre l’autodafé d’un Coran par un militant d’extrême droite ce week-end en Suède.

« Honte à la Suède », ont notamment chanté les manifestants, rassemblés à l’appel de partis politiques locaux.

Dans le cadre d’une manifestation autorisée par la police suédoise à proximité de l’ambassade de Turquie, l’extrémiste de droite suédo-danois Rasmus Paludan a brûlé samedi un exemplaire du Coran, suscitant de vives protestations d’Ankara et de plusieurs capitales du monde musulman.

« Le couvert de la liberté d’expression ne peut pas être utilisé pour heurter les sentiments religieux de 1,5 milliards de musulmans dans le monde. C’est inacceptable », a réagi dimanche sur Twitter le premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif.

Stockholm a déploré un acte « profondément irrespectueux » et exprimé sa « sympathie » aux musulmans en soulignant que la Constitution suédoise empêchait d’interdire ce type d’agissements, mais sans calmer la colère.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a vivement réagi lundi, déclarant que la Suède ne pouvait plus compter sur le « soutien » d’Ankara pour sa candidature d’adhésion à l’OTAN après cet incident.

La Turquie bloque depuis mai l’entrée de la Suède – et celle de la Finlande – dans l’OTAN en leur reprochant d’héberger des militants et des sympathisants kurdes qu’elle qualifie de « terroristes », notamment ceux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

La question du blasphème est particulièrement sensible au Pakistan, où même des allégations non prouvées d’offense à l’islam peuvent entraîner assassinats et lynchages.

Le pays a aussi à maintes reprises exprimé son inquiétude face à ce qu’il considère comme la hausse de l’islamophobie dans le monde.