(Pékin) Une personne placée en détention en décembre après avoir participé aux manifestations ayant eu lieu en Chine, les plus étendues depuis des années, a été libérée sous caution cette semaine, a fait savoir sa mère à l’AFP, tandis que 11 manifestants restent incarcérés.

La détention à Canton de Yang Zijing, 25 ans, a pris fin mardi, a indiqué sa mère Gao Xiusheng, qui n’a pas souhaité communiquer plus d’informations par crainte de représailles.

Le mécontentement populaire à l’égard de la politique stricte de « zéro COVID-19 » menée par Pékin couvait depuis quelque temps lorsqu’ont éclaté fin novembre des manifestations d’une étendue inédite depuis des années. Les restrictions sanitaires ont été par la suite soudainement assouplies.

Selon un militant surnommé Rio, résidant à l’étranger et interrogé par l’AFP, Yang Zijing et six autres manifestants de Canton de son entourage ont été libérés sous caution lundi et mardi après être restés en détention provisoire pendant 30 jours, la durée maximale prévue sans engagement de nouvelles poursuites.

Yang Zijing, qui s’identifie comme non-binaire, avait pris part le 27 novembre à une manifestation sur la place Haizhu de Canton, avant son arrestation le 4 décembre pour « trouble à l’ordre public ».

Selon Rio, les manifestants relâchés sont astreints à rester dans leur ville de résidence pour une durée d’un an – une condition de leur libération sous caution – et doivent se signaler régulièrement à la police.

« Ils seront sous haute surveillance de la part de différents services », a-t-il expliqué.

Rio a rapporté à l’AFP qu’il connaissait 11 autres manifestants de Pékin incarcérés depuis le 18 décembre, initialement convoqués par la police au lendemain d’une manifestation tenue le 27 novembre. Leurs téléphones portables avaient alors été confisqués.

Selon une autre personne ayant connaissance de leur arrestation, ce groupe compte deux journalistes et un éditeur et est soupçonné de « rassemblement en vue de troubler l’ordre public. »

Les proches des personnes arrêtées craignent de s’exprimer publiquement en raison de l’intimidation de la police, soutient-elle.

D’après une autre personne familière de l’affaire, les avocats de plusieurs membres du groupe ont été empêchés de s’adresser aux médias.

Selon le militant Rio, au moins un de ses membres a été arrêté dans la province du Guangdong et emmené à Pékin.

L’AFP a pris connaissance de plusieurs cas de manifestants, jeunes pour la plupart, détenus jusque sur une période de 24 heures à Pékin et à Shanghai, la police recourant à des technologies sophistiquées pour les localiser.