(Barisal) Des centaines de milliers de personnes au Bangladesh sont en cours d’évacuation dans les régions côtières à l’approche d’un puissant cyclone qui devrait toucher terre tôt mardi, selon les autorités.  

Le cyclone Sitrang devrait toucher la ville côtière de Khepupara dans le sud du pays mardi matin, selon le bureau météorologique.  

Selon les autorités, une onde de tempête de trois mètres de haut pourrait se produire et inonder une vaste zone de basses terres le long des côtes du Bangladesh, où vivent des millions de personnes.   

Le gouvernement a prévu d’évacuer quelque 2,5 millions de personnes des zones les plus vulnérables situées sur la trajectoire du cyclone avant qu’il ne touche la région, a déclaré à la presse Enamur Rahman, ministre de la Gestion des catastrophes du pays.  

« L’évacuation a commencé dès ce matin », a ajouté le ministre, précisant que plus de 7000 abris étaient prêts à accueillir la population de la côte.  

Au moins 250 000 personnes ont déjà été évacuées des districts côtiers vers des abris lundi après-midi, ont indiqué à l’AFP deux administrateurs régionaux.  

Des dizaines de milliers de volontaires ont été mobilisés pour aider aux évacuations, a indiqué un porte-parole du Croissant-Rouge.  

« Nous avons déjà évacué les personnes les plus vulnérables », a dit à l’AFP Aminul Ahsan, administrateur régional de Barisal.  

Une femme de 40 ans a été tuée par une branche d’arbre arrachée par la tempête, dans la ville rurale de Lohagara, a signalé à l’AFP Habibur Rahman, un responsable de district.

Plus à l’est, sur l’île de Bhashan Char, dans le golfe du Bengale, qui abrite quelque 33 000 réfugiés rohingya, les autorités ont recommandé aux résidents de ne pas sortir.  

« Les abris de Bhashan Char sont protégés par une digue de plus de cinq mètres de haut. Mais nous avons tout de même demandé aux gens de rester chez eux », a déclaré à l’AFP un responsable de la sécurité depuis l’île.  

Les autorités bangladaises ont également expédié des aliments secs dans les districts côtiers et renforcé les équipes des hôpitaux des zones rurales de la région.  

Le Bangladesh, pays d’environ 170 millions d’habitants, est classé parmi les pays les plus touchés par les phénomènes météorologiques extrêmes depuis le début du siècle, selon l’ONU.  

En Inde voisine, plusieurs milliers de personnes de l’État du Bengale occidental ont également été évacuées par précaution, et plus de 100 centres de secours ont été ouverts, ont indiqué des responsables.  

« Une équipe spéciale surveille 24 heures sur 24 le littoral de l’État », a déclaré Arup Biswas, ministre du gouvernement du Bengale occidental.  

« Les pêcheurs ont été priés de ne pas partir en mer. Les services de traversier ont également été suspendus », a-t-il ajouté.  

L’année dernière, plus d’un million de personnes ont été évacuées le long de la côte est de l’Inde avant que le cyclone Yaas ne s’abatte sur la région avec des rafales de 155 km/heure, équivalent à un ouragan de catégorie 2.

Selon les scientifiques, il est probable que le réchauffement climatique rende les cyclones plus intenses et plus fréquents dans les pays d’Asie du Sud, bordés par le golfe du Bengale, mais les procédures d’évacuation se sont aussi grandement améliorées grâce à des prévisions plus précises.

En 2020, le cyclone Amphan, le deuxième « super cyclone » jamais enregistré dans le golfe du Bengale, a fait plus de 100 morts au Bangladesh et en Inde et plusieurs millions de sinistrés.