(New Delhi) La police indienne a arrêté mardi plus de 200 membres d’un mouvement islamique à travers le pays, qu’elle accuse de préparer des violences sectaires et des activités subversives, selon la police et les médias.

Le pouvoir indien clame de longue date que le Front populaire d’Inde (PFI), visé par l’opération de mardi, a des liens étroits avec le Mouvement islamique des étudiants d’Inde, un groupe djihadiste interdit depuis 2001.

Le PFI a été accusé d’activités extrémistes et de liens avec le groupe djihadiste État islamique. L’organisation nie ces accusations.

Plus de 80 personnes ont été arrêtées mardi dans l’État de Karnataka (sud), a indiqué la police. Les suspects « incitaient à la violence communautaire » et « essayaient de créer des troubles dans la société », a déclaré un haut gradé de la police locale, Alok Kumar.

La police a confirmé 57 autres arrestations dans l’État d’Uttar Pradesh (nord). Et selon les médias indiens, près d’une centaine d’autres personnes ont été arrêtées ailleurs à travers le pays. La semaine dernière, plus d’une centaine de personnes liées au PFI avaient déjà été arrêtées en Inde.

Le PFI a condamné l’opération de la police sur Twitter, accusant le gouvernement de « chasse aux sorcières » visant à faire taire des opposants.

Le parti nationaliste hindou du premier ministre Narendra Modi a été accusé par les ONG de défense des droits de la personne et des gouvernements étrangers de pratiques discriminatoires envers la minorité musulmane indienne (200 millions de personnes) depuis son arrivée au pouvoir en 2014.

Des groupes hindous radicaux font depuis longtemps campagne pour l’interdiction du PFI. Celui-ci nie être une organisation extrémiste, mais plusieurs de ses membres ont été condamnés pour des violences depuis ses débuts il y a une quinzaine d’années.

Treize personnes liées au PFI avaient été emprisonnées en 2015 pour avoir tranché la main d’un professeur d’université, qu’elles accusaient d’avoir insulté le prophète Mahomet cinq ans auparavant.

Le PFI avait aussi galvanisé en 2019 les protestataires contre une loi controversée qui accorde la citoyenneté indienne à certains ressortissants de pays voisins, sauf les musulmans.

Cette année, le mouvement a également été accusé d’avoir organisé des manifestations contre l’interdiction du voile islamique pour les étudiantes musulmanes dans l’État de Karnataka.