(Pékin) La Chine a fustigé mardi la « désinformation » du Canada et de l’Australie qui ont tour à tour accusé Pékin de mettre en danger leurs avions militaires, dans un contexte de tensions avec ces alliés de Washington.

Le Canada a reproché la semaine dernière à l’armée de l’air chinoise une conduite dangereuse, après un incident dans l’espace aérien international en Asie.

Des appareils canadiens se sont trouvés face à des avions militaires chinois qui cherchaient manifestement à les faire changer de trajectoire, avait affirmé Ottawa. Le premier ministre canadien Justin Trudeau a dénoncé lundi une « provocation » de la Chine.  

Le Canada doit « respecter objectivement les faits et cesser de répandre de la désinformation », a rétorqué mardi Pékin.

« C’est la reconnaissance rapprochée d’avions militaires canadiens contre la Chine qui est irresponsable et est une provocation », a affirmé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian.

Les avions canadiens étaient déployés au Japon dans le cadre des efforts multinationaux pour faire respecter les sanctions contre la Corée du Nord, selon Ottawa.

En froid avec Pékin, l’Australie a elle aussi accusé dimanche la Chine d’avoir mis en danger un avion militaire au-dessus de la mer de Chine méridionale.

Selon Canberra, un chasseur chinois a intercepté fin mai de façon téméraire un appareil de surveillance australien P-8, s’approchant de près et lançant des fusées éclairantes avant de passer brusquement devant lui.

La Chine a donné mardi sa version de l’incident.  

L’avion militaire australien « s’est approché pour une reconnaissance en ignorant les avertissements répétés de la partie chinoise », a indiqué dans un communiqué le porte-parole du ministère de la Défense, Tan Kefei.

Cette action a « sérieusement menacé la souveraineté et la sécurité de la Chine », a affirmé le porte-parole, accusant l’Australie de diffuser de « fausses informations ».

Au nom de raisons historiques, Pékin revendique la quasi-totalité de la vaste mer de Chine, où plusieurs autres riverains (Vietnam, Philippines et Malaisie notamment) contrôlent ou souhaitent contrôler plusieurs îles et récifs.

L’Australie, comme les États-Unis, considèrent que la majeure partie de la mer de Chine méridionale fait partie des eaux internationales et que la navigation et le survol y sont donc libres, même pour des avions militaires.

Les relations sino-australiennes sont tendues depuis plusieurs années, Pékin voyant d’un mauvais œil le renforcement de l’alliance entre Australiens et Américains pour endiguer l’influence chinoise en Asie-Pacifique.