(Sydney) Le partenaire de la journaliste sino-australienne Cheng Lei, qui est détenue par les autorités de Pékin depuis août 2020, a déclaré aux médias qu’il était très préoccupé par le déclin de sa santé derrière les barreaux.  

Cheng Lei, qui officiait sur la chaîne publique chinoise en anglais CGTN, a été placée en détention en août 2020. Cette mère de deux enfants est poursuivie par Pékin pour « divulgation de secrets d’État à l’étranger ».

Nick Coyle, décrit par Sky News Australia comme le compagnon de longue date de Mme Cheng, a déclaré jeudi dans une interview être préoccupé par une « série de problèmes de santé » auxquels celle-ci est confrontée en prison, exacerbés par les restrictions alimentaires.

Il a ajouté que les visites consulaires mensuelles entre Mme Cheng et des représentants australiens avaient également été suspendues en raison des protocoles COVID-19 très stricts de la Chine.  

Mme Cheng a été jugée secrètement en mars, à huis clos, et même l’ambassadeur d’Australie en Chine, Graham Fletcher, n’a pas pu entrer dans le tribunal pour assister à la procédure.

Le tribunal a reporté son verdict et l’annonce de la peine de la journaliste, qui pourrait être la prison à vie.

En Chine, la justice est soumise au Parti communiste (PCC) et les personnes poursuivies sont quasi systématiquement condamnées.

M. Coyle, directeur général de la Chambre de commerce Chine-Australie, a signalé la disparition de Cheng Lei en août 2020 après s’être rendu à son appartement alors qu’elle ne répondait pas à ses messages.

« Tout semblait normal jusqu’à ce que je me rende compte que tous les appareils électroniques, ordinateurs, toutes ces sortes de choses, avaient disparu et ce qui s’était passé est alors devenu assez évident pour moi », a-t-il dit.  

La détention de la journaliste avait marqué une nouvelle étape dans la détérioration des relations entre la Chine et l’Australie.

Les relations se sont particulièrement tendues lorsque Canberra a réclamé une enquête internationale sur l’origine du coronavirus, détecté pour la première fois en Chine fin 2019.  

L’arrestation de Cheng Lei en 2020 avait provoqué le départ précipité et rocambolesque de Chine de deux journalistes australiens craignant à leur tour d’être arrêtés.

M. Coyle a déclaré à Sky News Australia que Mme Cheng « n’était pas impliquée dans la politique » mais qu’elle avait peut-être été ciblée parce qu’elle était une personnalité australienne très en vue en Chine.