(Shanghai) Shanghai a annoncé mardi un nouvel assouplissement des restrictions anti-COVID-19 pour cette semaine, un pas supplémentaire vers une levée du confinement qui dure depuis deux mois, exaspère les 25 millions d’habitants et étrangle l’économie.

La capitale économique chinoise a été confinée par étapes à partir de fin mars en réponse à une flambée épidémique à l’échelle nationale, la pire depuis le début de la pandémie fin 2019.

Contrairement à nombre de pays, la Chine continue d’appliquer une stratégie zéro COVID-19, qui consiste notamment à imposer quarantaines et confinements dès l’apparition de cas afin d’éviter les décès.

Après avoir déjà assoupli plusieurs restrictions ces dernières semaines, la mairie a déclaré mardi que les habitants de zones jugées à faible risque seront autorisés dès mercredi à se déplacer librement dans la ville.

Cette étape importante vers la fin du confinement s’appliquera à environ 22 millions de personnes, a indiqué devant la presse Zong Ming, l’une des maires adjointes de Shanghai.

À compter de mercredi minuit (12 h HAE mardi), « la ville entrera dans la troisième phase (du déconfinement), avec un retour à la normale complet » et néanmoins progressif, a-t-elle indiqué.  

Centres commerciaux, supérettes, pharmacies et salon de beauté pourront fonctionner à 75 % de leur capacité, a précisé Mme Zong.

Les salles de sport et cinémas resteront pour leur part fermées et la réouverture des établissements scolaires se fera au cas par cas.  

Une habitante de Shanghai employée dans le commerce en ligne, Chen Ying, affirme à l’AFP qu’elle continuera à faire du télétravail, mais prévoit d’emmener mercredi son fils de 2 ans faire une balade à l’extérieur.

« À la base, on aurait dû être libres de se déplacer dès le départ, donc n’attendez pas que je sois hyper reconnaissante maintenant qu’ils nous rendent notre liberté », déclare-t-elle.

Des médias shanghaïens ont diffusé mardi des photos d’agents en train de retirer certaines des barrières qui bloquaient les quartiers de la ville pendant des semaines.

« Prise au dépourvu »

Une habitante, Anita Xu, se dit toutefois perplexe quant à la levée des restrictions.

« Même si tu peux sortir, tu ne sais pas exactement ce que tu peux faire ou pas », explique cette femme de 32 ans qui travaille dans le marketing.  « Je suis un peu prise au dépourvu. » 

Jusque là, la population ne pouvait généralement sortir que quelques heures par jour au mieux, à condition d’être dans un quartier sans aucun cas positif.

Taxis et voitures particulières pourront a priori de nouveau circuler sur les routes dans les zones dites à » faible risque « mercredi. Les transports en commun doivent également reprendre.

Les personnes qui habitent dans des zones considérées à « haut risque » feront elles toujours l’objet de restrictions aux déplacements.

Le ministère de la Santé a rapporté mardi 31 nouveaux cas positifs à Shanghai, contre plus de 25 000 encore à la fin du mois dernier.

La mise sous cloche de la ville, la plus peuplée de Chine, a fragilisé l’économie, pénalisé la production, limité la consommation et lourdement perturbé les chaînes d’approvisionnement.