(Pékin) De nombreux habitants de Pékin se sont précipités jeudi dans les magasins d’alimentation, après des rumeurs évoquant un confinement imminent de la capitale chinoise, sur fond de rebond épidémique de COVID-19.

La ville a fait dépister à plusieurs reprises ses 20 millions d’habitants, confiner des résidences avec des cas positifs et fermer ces derniers jours stations de métro et commerces non essentiels dans certains quartiers.

De nombreux lieux publics sont clos et les habitants sont contraints au télétravail, en particulier dans le district de Chaoyang, le plus peuplé de la capitale et où sont installées de nombreuses multinationales.

A Shanghai, des millions d’habitants confinés à la hâte fin mars s’exaspèrent de restrictions draconiennes, qui entraînent des problèmes d’approvisionnement en produits frais.

Redoutant un tel scénario à Pékin, de nombreux habitants se sont rués jeudi dans les magasins d’alimentation, après des rumeurs sur l’internet faisant état d’un confinement imminent.

Dans un supermarché du centre-ville, des employés s’activaient à réapprovisionner en oignons, patates douces et concombres des rayons vides.

« Tout le monde fait des réserves », a indiqué à l’AFP Sui Xin, un Pékinois de 41 ans, venu acheter œufs et nouilles instantanées. « C’est suffisant pour tenir à la maison pendant trois ou sept jours », a-t-il estimé.  

Dans un autre supermarché, de longues files d’attente de clients masqués, et avec des paniers remplis de légumes frais, étaient visibles. D’autres portaient des sacs de riz.

« Je suis surpris : tout le monde s’arrache les produits d’épicerie », constate Jing, un client déconcerté qui n’a pas souhaité donner son nom complet.  

Les autorités ont appelé la population à ne pas céder à la panique.

Le « soi-disant confinement de la ville […] est une rumeur », a assuré devant la presse un responsable de Pékin, Xu Hejian, appelant la population à des « achats raisonnables » et « à ne pas s’inquiéter » pour la nourriture.

Des habitants restaient toutefois perplexes.  

« Je ne peux pas affirmer avec certitude qu’il y aura un confinement, mais clairement ça m’inquiète », a indiqué dans un supermarché à l’AFP Wang, un Pékinois qui a préféré taire son nom de famille.

La Chine est confrontée depuis deux mois à sa pire vague épidémique depuis la flambée initiale du début 2020.  

Le ministère de la Santé a rapporté jeudi à Pékin 47 cas positifs à la COVID-19, dont 11 asymptomatiques.

Plus de 800 cas ont été recensés depuis la fin avril.

Même si les chiffres de contamination restent minimes à l’échelle mondiale, les autorités appliquent strictement leur politique du zéro COVID-19 et confinent des villes entières dès l’apparition de quelques cas.

Selon des données du géant chinois de l’internet Tencent, la ville de Pékin compte plus de 650 zones soumises, à des degrés divers, à des restrictions anti-COVID-19, dont des confinements.