(Pékin) La politique zéro COVID-19 de la Chine, qui implique confinements et dépistages massifs et répétés de la population, s’avère coûteuse pour l’économie du pays, préviennent vendredi des experts, au lendemain d’un appel du président Xi à poursuivre cette voie.

À en croire les chiffres officiels, la politique rigide de zéro COVID-19 a permis à la Chine de limiter son bilan à un peu plus de 5000 morts depuis le début de la pandémie.

Dès l’apparition d’un cas de COVID-19, les autorités imposent de strictes mesures de confinement.  

Depuis plus d’un mois, les 25 millions d’habitants de Shanghai sont ainsi sous cloche après une flambée épidémique, tandis que l’ombre d’un confinement plane sur la capitale Pékin.

Chaque nouveau foyer de COVID-19 entraîne en Chine un dépistage gratuit et systématique des habitants, ainsi que des confinements à des degrés divers qui pénalisent l’économie.

Alors que certaines villes tendent à généraliser les tests toutes les 48 h, cette mesure étendue à l’ensemble du pays pourrait coûter à la Chine jusqu’à 2,3 points de croissance cette année, avertit la banque Nomura, sceptique.

D’un point de vue économique, cela risque de pénaliser « considérablement » la logistique et les déplacements de population pour un bénéfice « limité » et des coûts « élevés », ce qui sapera la croissance, prévient Nomura.  

Ce constat intervient alors que l’agence de notation Fitch a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la Chine cette année, à 4,3 % (contre 4,8 auparavant).

La Chine s’est fixé un objectif de croissance « d’environ 5,5 % » cette année, après 8,1 % en 2021.

Un certain nombre d’économistes doutent que le géant asiatique parvienne à son objectif, arguant de l’aggravation de la situation sanitaire, de la guerre en Ukraine et d’une crise dans l’immobilier, un secteur autrefois porteur.  

Alors que des voix plaidaient ces derniers mois pour un assouplissement des restrictions, le président Xi Jinping a appelé jeudi à poursuivre la politique zéro COVID-19 et « combattre résolument » tout ce qui « remet en question » cette stratégie, selon l’agence Chine nouvelle.  

Le pouvoir communiste célèbre sa politique sanitaire comme une preuve de la supériorité de son système politique, en comparaison de la flambée épidémique dans le reste du monde qui a fait plusieurs millions de victimes.