(Jakarta) Des millions d’Indonésiens ont pris la route jeudi, quittant Jakarta et les autres grandes villes afin de rejoindre leur famille dans leurs villages pour la fête de l’Aïd el-Fitr, une grande migration annuelle qui a été interdite ou limitée pendant deux ans à cause de la COVID-19.

Moins d’une semaine avant cette fête qui marque la fin du Ramadan, les autoroutes, gares ferroviaires et routières et ports étaient envahis par les voyageurs impatients de retourner chez à l’occasion de cette tradition connue en Indonésie sous le nom de « mudik ».

Le ministère indonésien des Transports a prédit que 85 millions d’Indonésiens se déplaceraient cette année pour rejoindre leur famille à l’occasion de l’Aïd el-Fitr à la faveur de l’allègement des restrictions dues à la pandémie.

Quelque 14 millions partiront de la seule mégalopole de Jakarta, avant d’affronter des heures de voyage pour pouvoir fêter en famille la fin du Ramadan.

« Je suis tellement heureuse de pouvoir retourner chez moi et rencontrer ma famille dans mon village, je n’ai pas pu me rendre chez moi auparavant à cause de la pandémie », se réjouit Ika Siti Mariamah, qui a fait un périple de 260 km en autocar de la capitale jusqu’à son village situé dans la province de Java Ouest en compagnie de son mari et de son enfant.

Les embouteillages sur la route qui mène au principal port reliant les îles de Java et de Sumatra s’étiraient sur plus de trois kilomètres jeudi.

« Je suis tellement heureux de pouvoir retourner chez moi en sécurité et confortablement », également pour la première fois depuis la pandémie, se félicite un autre voyageur, Husni Rifandi.

Transport boom

L’enthousiasme des Indonésiens a relancé le secteur des transports, durement affecté par la pandémie.

« Nous saluons le décision du gouvernement d’autoriser les gens à voyager pour le mudik ce qui permet aux entreprises de transport par autocar de l’ensemble du pays de récupérer » après la crise, déclare à l’AFP Lutpi Likardi, un employé d’une entreprise de cars à Jakarta.

L’Indonésie a été sévèrement touchée par le coronavirus, avec plus de six millions de cas de contamination et 156 000 morts.  

Le gouvernement avait alors interdit les déplacements de masse pour l’Aïd et imposé de sévères restrictions aux voyages pour empêcher la propagation du coronavirus dans les zones rurales.

Mais, malgré ces mesures, des millions d’Indonésiens avaient quitté les grandes villes l’année dernière pour célébrer cette fête en famille, bien que leur nombre ait été inférieur à celui habituellement observé avant la pandémie.

En 2022, le gouvernement indonésien a invoqué le mudik pour encourager la population à se faire administrer une dose de rappel de vaccin contre la COVID-19, autorisant ceux qui ont reçu une troisième dose à voyager sans certificat de test négatif.

Les personnes ayant eu deux doses doivent en revanche présenter un test antigénique négatif tandis que celles qui n’en sont qu’à leur première ou ne sont pas vaccinées doivent se munir d’un test négatif PCR datant de moins de 72 heures avant leur départ.

Environ 80 % des 208 millions d’Indonésiens éligibles à la vaccination ont reçu leur deuxième dose et 36 millions leur dose de rappel.