(Séoul) Kim Yo Jong, sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et une de ses plus hautes conseillères, a fustigé dimanche des propos jugés « irresponsables » d’un ministre sud-coréen sur les capacités de Séoul à mener des frappes contre son voisin.

Le ministre sud-coréen de la Défense, Suh Wook, a déclaré vendredi que son pays disposait de missiles « capables de frapper précisément et rapidement n’importe quelle cible en Corée du Nord », alors que Pyongyang multiplie ces derniers mois les essais de missiles balistiques et menace de reprendre ses essais nucléaires.

« Sa rhétorique irresponsable et à l’emporte-pièce sur les “frappes préventives” a encore aggravé les relations intercoréennes et la tension militaire dans la Péninsule coréenne », a affirmé Kim Yo Jong, citée par l’agence officielle KCNA.

« La Corée du Sud pourrait faire face à une sérieuse menace causée par les propos irresponsables de son ministre de la Défense », et « devrait corriger son attitude si elle veut éviter le désastre », a-t-elle ajouté.

Un autre haut dirigeant du régime nord-coréen, le secrétaire du comité central du Parti des travailleurs Pak Jong Chon, a lui aussi mis en garde dimanche contre toute action militaire contre son pays. « Notre armée consacrera sans pitié toute sa force militaire à détruire des cibles majeures à Séoul », a-t-il menacé.

La Corée du Nord a lancé le 24 mars un missile balistique intercontinental, mettant fin à un moratoire qu’elle observait depuis fin 2017 sur ce type de tirs de missiles.

Cet essai, ainsi qu’une dizaine d’autres tests d’armement réalisés depuis janvier, ont fait monter les tensions dans la région à l’approche de la prise de fonctions, en mai, du nouveau président sur-coréen Yoon Suk-yeol, qui prône la fermeté face à Pyongyang et n’a pas écarté la possibilité de frappes préventives contre le Nord au cas où la sécurité de son pays serait menacée.