(Séoul) La Corée du Sud a annoncé mercredi avoir procédé à des tirs de semonce contre un patrouilleur nord-coréen qui tentait d’intervenir après la saisie par Séoul d’un navire également nord-coréen et de ses sept membres d’équipage.

Cet incident a eu lieu la veille de l’élection présidentielle sud-coréenne et dans un contexte de tensions accrues avec Pyongyang qui, depuis le début de l’année, a procédé à un nombre record de tirs de missiles.

Après les tirs de semonce, le patrouilleur nord-coréen a fait demi-tour en direction du nord, a précisé la même source.

Les sept membres d’équipage du bateau saisi sont interrogés par les autorités, selon le représentant du ministère de la Défense.  

Selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, ils ont affirmé aux autorités avoir franchi la frontière maritime intercoréenne à la suite d’une « erreur de navigation » et ont demandé « à retourner » en Corée du Nord.  

Le responsable sud-coréen a refusé de confirmer ces deux informations, invoquant l’enquête en cours.  

Un patrouilleur franchissant la frontière maritime de facto « prendra inévitablement une dimension politique, car il s’est produit à la veille de l’élection présidentielle en Corée du Sud », a estimé Leif-Eric Easley, professeur à l’université Ewha de Séoul.  

Pyongyang exige généralement le rapatriement immédiat de ses citoyens, mais la pandémie de COVID-19 pourrait compliquer l’opération, a-t-il ajouté.  

Depuis le début de la pandémie, la Corée du Nord s’est isolée du reste du monde afin de se protéger du virus dans un pays en raison de ses infrastructures sanitaires notoirement défaillantes et de l’absence de vaccination de sa population.

« Les personnes qui ont été en Corée du Sud au moment où le pays enregistre un nombre record de cas de COVID-19 pourraient ne pas être les bienvenues », a souligné M. Easley.  

La Corée du Sud est en proie à une vague du variant Omicron, avec plus de 200 000 nouveaux cas quotidiens. Plus d’un million d’habitants testés positifs sont actuellement à l’isolement chez eux, selon les autorités sanitaires.

La mer Jaune, au large de la péninsule coréenne, a été le théâtre d’affrontements militaires entre les deux Corées le long de la frontière maritime intercoréenne contestée par Pyongyang.  

L’un des incidents les plus meurtriers est survenu en 2010 quand un navire de guerre sud-coréen a été torpillé par un sous-marin nord-coréen, tuant 46 marins.  

Pyongyang a démenti toute implication dans cette attaque.