(Sydney) Des passagers en liesse retrouvaient l’Australie lundi, au premier jour de la réouverture des frontières aux touristes vaccinés, près de deux ans après l’adoption par le pays de restrictions sanitaires sur les voyages parmi les plus strictes au monde pour lutter contre la COVID-19.

Dans les deux principaux aéroports internationaux du pays, à Sydney et Melbourne, des familles et des amis fatigués, mais ravis se sont précipités aux portes pour embrasser leurs proches, après de longs mois de séparation.  

Bernie Edmonds était ému en serrant dans ses bras Charlotte, sa petite-fille de huit ans, qui venait d’atterrir à Sydney.  

« C’est génial qu’elle soit de retour », a-t-il dit. « Elle doit repartir, mais nous la ferons revenir ».  

Jodu Tuchin, de Sydney, était impatiente d’accueillir son meilleur ami, qu’elle n’avait pas vu depuis 2018. « Il est revenu juste à temps pour mon mariage dans quatre jours », a-t-elle déclaré à l’AFP.

« Bienvenue »

Pour sa part, le pilote de Qantas Paul Grant s’est dit content « d’avoir à nouveau des passagers à bord ».  

Un vol Qantas en provenance de Los Angeles a été le premier à atterrir à Sydney à 6 h 20 (14 h 20 HNE), suivi par des arrivées en provenance de Tokyo, Vancouver et Singapour.

« Nous avons tous attendu (ce moment) longtemps », a déclaré Alan Joyce, directeur général de la compagnie aérienne Qantas.

La compagnie nationale s’attend à faire entrer plus de 14 000 passagers en Australie cette semaine.

Seuls 56 vols internationaux devaient atterrir en Australie dans les 24 heures suivant la réouverture, bien en deçà des niveaux d’avant la pandémie, mais M. Morrison a dit n’avoir « aucun doute » que ce nombre augmentera avec le temps.

« Je pense que nous allons assister à une très, très forte reprise », a renchéri le ministre du Tourisme Dan Tehan, vêtu d’un t-shirt imprimé « Bienvenue ».

Le pays continent avait fermé ses frontières en mars 2020 à tous les visiteurs, sauf aux citoyens et résidents permanents, essayant de tirer parti de son insularité pour se protéger de la pandémie.

Pendant plusieurs mois, cette fermeture draconienne et une politique stricte de dépistage et de traçage ont permis de contenir le virus.

Mais l’arrivée du variant Omicron a ensuite aggravé la situation, conduisant à des dizaines de milliers de contaminations et des dizaines de morts par jour.

Au total en près de deux ans, la COVID-19 a fait 4913 morts en Australie.  15 298 nouveaux cas ont été recensés dimanche, très en dessous du pic historique de 277 619 cas du 30 janvier.

Pendant ces deux années, les Australiens n’ont, la plupart du temps, pas été autorisés à sortir de leur pays, et seuls quelques visiteurs ont obtenu une dérogation pour entrer sur le territoire.

La fermeture des frontières a coûté chaque mois 2,27 milliards d’euros, selon la Chambre de commerce et d’industrie du pays.

Tony Walker, directeur général de Quicksilver Group qui gère des croisières, des excursions de plongée et des centres de villégiature sur la Grande Barrière de Corail, a déclaré à l’AFP qu’il était « très heureux de pouvoir rouvrir ».  

Pendant la pandémie, son entreprise a dû réduire ses effectifs de 650 à 300 personnes.  

Pour attirer les touristes, le gouvernement australien a lancé une campagne publicitaire de 40 millions de dollars australiens.

Mais le Conseil australien chargé du tourisme international (ATEC) a averti cette semaine que « des signes inquiétants montrent que les consommateurs hésitent à se rendre » en Australie, la « confusion concernant les restrictions de voyage imposées par les différents États et l’inquiétude concernant des fermetures soudaines de frontières » étant un problème majeur.

Dans le détail, les voyageurs ne pourront pas rejoindre le vaste État d’Australie-Occidentale dès lundi, mais devront attendre jusqu’au 3  mars. Dans cette région, les autorités ont conduit ces derniers mois une politique particulièrement stricte dite « zéro COVID-19 », la coupant du reste de l’Australie.