(Hong Kong) Un militant pro-démocratie de Hong Kong a été interpellé vendredi pour « incitation à la subversion » avant une manifestation programmée contre la tenue des Jeux olympiques à Pékin, à quelques heures de la cérémonie d’ouverture.

Koo Sze-yiu, militant de longue date, a été arrêté vendredi matin par la police chargée de la sécurité nationale, rapporte Wen Wei Po, journal dépendant du bureau de liaison de Pékin à Hong Kong.

Un responsable de la police a confirmé à l’AFP l’arrestation de M. Koo pour « incitation à la subversion » ainsi que quatre autres personnes dans le cadre de l’enquête.

Quelques jours avant cette arrestation, une invitation portant le nom de M. Koo avait été envoyée aux médias pour prévenir d’une manifestation vendredi devant le Bureau de liaison de Pékin, représentation du gouvernement central à Hong Kong.

« De nombreux militants politiques et citoyens de Hong Kong ont été jetés en prison et ne peuvent pas passer le Nouvel An lunaire avec leur famille à cause des abus de la loi de Hong Kong sur la sécurité nationale », dit l’invitation datée du 31 janvier.

« Le gouvernement central ne se préoccupe que de l’organisation des Jeux olympiques d’hiver pour dissimuler la situation et ne se soucie pas des erreurs judiciaires commises à Hong Kong », y lit-on.  

Il a été impossible de joindre Koo Sze-yiu pour confirmer qu’il avait organisé cette manifestation, qui devait se tenir à 10 heures (2 h GMT) vendredi matin.

Le militant septuagénaire, atteint d’un cancer en phase terminale, a fait plusieurs séjours en prison, notamment en 2013 pour avoir brûlé un drapeau chinois afin de protester contre le traitement des dissidents en Chine continentale.

Les manifestations sont pratiquement interdites à Hong Kong depuis les troubles de 2019.

La loi sur la sécurité nationale, entrée en vigueur en 2020, sanctionne « la sécession, la subversion, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères » avec des peines allant jusqu’à la prison à vie.

La police a arrêté plus de 160 personnes au nom de cette loi, dont une centaine ont été inculpées et sont en détention en attendant leurs procès.

La ville applique aussi depuis deux ans des mesures anti-COVID-19 strictes qui interdisent tout rassemblement de plus de quatre personnes dans la rue.

L’accueil des JO d’hiver par Pékin a provoqué un boycottage diplomatique par plusieurs pays occidentaux en raison du bilan de la Chine en matière des droits humains.