(Nuku'alofa) Un foyer de COVID-19 sur un navire militaire australien menace de perturber l’arrivée de l’aide internationale aux îles Tonga mercredi suite à l’éruption et au tsunami meurtrier qui a tué trois personnes et affecté plus de 80 % de la population de l’archipel.  

Les autorités de Canberra ont déclaré que 23 cas de COVID-19 avaient été détectés parmi l’équipage du navire de guerre HMAS Adelaide, qui se dirige vers la capitale Nuku’alofa.

Les îles Tonga, royaume isolé de 100 000 habitants, sont l’un des rares endroits au monde où aucun cas de COVID-19 n’a encore été détecté depuis le début de la pandémie.  

Le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a déclaré que le navire resterait en mer durant les discussions avec les autorités tongiennes pour savoir si l’équipage tenterait une livraison « sans contact » de produits très attendus.

« Nous n’allons pas mettre la population tongienne en danger, mais en même temps nous voulons livrer l’aide aussi rapidement que possible », a-t-il déclaré à la chaîne Sky News.  

La Nouvelle-Zélande, la France, le Japon et la Chine ont également contribué aux efforts de secours à la suite de l’évènement, décrit par le gouvernement tongien comme une « catastrophe sans précédent ».

L’éruption le 15 janvier du Hunga-Tonga-Hunga-Ha’apai a provoqué un tsunami qui a affecté plus de 80 % de la population de l’archipel, selon les Nations unies.

« Il ne restait rien »

L’une des zones les plus touchées est l’île de Mango, la terre habitée la plus proche du volcan Hunga-Tonga-Hunga-Ha’apai, à environ 65 kilomètres au nord de la capitale Nuku’alofa.

L’une des trois victimes connues de la catastrophe était un résident de l’île. Toute la population restante, soit 62 personnes, a été relogée sur l’île principale de Tongatapu après que les vagues du tsunami eurent emporté leurs maisons.  

Kalisi Levani, 81 ans, a déclaré que toute l’île a tremblé et que le ciel était devenu noir alors qu’elle entendait « des explosions comme des coups de feu ».

« Nous avons tous couru et nous n’avons rien pris avec nous », a-t-elle dit.  

Selon Mme Levani, les familles se sont réfugiées sur une petite colline, le seul terrain élevé de l’île, et elle n’a pu franchir le terrain accidenté qu’avec l’aide de son gendre.  

Le chef de la communauté, le révérend Kisina Toetu’u, a déclaré que les insulaires ont prié toute la nuit alors que la cendre pleuvait sur eux, les femmes et les enfants s’abritant sous une natte tissée tandis que les hommes restaient exposés aux éléments.

« Ce n’est que le lendemain matin que quelques hommes, formant une équipe de recherche, sont descendus pour chercher notre disparu et ont vu la dévastation, et qu’il ne restait plus rien », a-t-il dit.   

À la question de savoir si la communauté allait retourner à Mango, M. Toetu’u a répondu : « pas dans un avenir proche ».   

« Tout a disparu là-bas, nos maisons, alors nous sommes ici pour le moment et nous verrons ensuite quelles mesures prendre », a-t-il déclaré.