(Hanoï) Plusieurs centaines de dollars, parfois beaucoup plus. Certains Vietnamiens ne reculent devant aucun sacrifice pour s’offrir un tigre plaqué or à l’approche de l’année du tigre qui débute le 1er février.

Le Nouvel An lunaire, célébré dans de larges parts de l’Asie, comme en Chine, et appelé Têt au Vietnam, est la fête la plus importante du calendrier.

Dans les nombreuses boutiques de souvenirs de Hanoï, des milliers de tigres occupent les étagères à quelques jours de l’évènement,  l’occasion d’offrir des cadeaux à sa famille, ses amis ou ses clients.

Suivant la taille, la matière et la posture du félin, les figurines se vendent entre 300 et 3000 dollars la pièce.

« Le modèle de tigre plaqué or m’apportera le sentiment d’appartenir à une classe supérieure », déclare à l’AFP Pham Quang Duc, un architecte qui s’est offert un tigre ailé pour décorer sa maison.

L’année du tigre est censée apporter puissance et prospérité, et les artisans qui confectionnent les objets précieux tentent de refléter cela dans leur travail.  

« Le tigre dans mon modèle ne montre pas seulement la férocité de l’animal, mais aussi la puissance, l’objectif d’aller de l’avant et de conquérir », explique à l’AFP l’artisan Vu Dung à propos de son tigre aux ailes d’aigle.

« Posséder un modèle de tigre plaqué or signifie que son propriétaire fait partie de la haute classe de la société et qu’il a du succès économique », ajoute M. Dung.  

Il faut plusieurs jours de travail minutieux aux artisans pour fabriquer les étincelantes figurines plaquées or.

D’un bloc d’argile, ils sculptent l’animal puis le peignent, le polissent, le recouvrent de cuivre et appliquent les feuilles d’or minutieusement.  

« Nous devons veiller à ce que la couche de dorure soit répartie uniformément sur le modèle, y compris dans chaque petite plissure », explique Lai Huy Nam dans son atelier de Hanoï.

Le Vietnam a souffert économiquement de la pandémie de COVID-19, avec une croissance économique au plus bas depuis 30 ans l’an dernier et plus de 1,4 million d’emplois perdus.  

« Le modèle du tigre avec des ailes montre mon espoir de voir mes travaux décoller et de faire des percées dans la nouvelle année », confie M. Duc.