(Pékin) À quelques semaines des Jeux olympiques de Pékin (4-20 février), plusieurs villes chinoises sont touchées par des foyers épidémiques. D’une ampleur limitée, ils mettent toutefois à rude épreuve la stratégie « zéro COVID-19 » de la Chine.

Voici un récapitulatif des mesures prises dans ces différents endroits :

Xi’an (nord)

Les 13 millions d’habitants de cette ancienne capitale de l’Empire chinois, connue pour son armée enterrée en terre cuite, sont dans leur troisième semaine de confinement.

La ville est confrontée à un regain épidémique qui a déjà fait 2000 malades ces dernières semaines.  

C’est très peu en comparaison de la situation dans beaucoup d’autres pays. Il s’agit toutefois du foyer le plus important en Chine depuis 2020.

Concrètement, les habitants n’ont le droit de sortir se ravitailler qu’une fois tous les trois jours. Ils ne peuvent pas quitter la ville.  Les commerces non essentiels sont fermés.

Si le ravitaillement des habitants s’est globalement avéré efficace lors des précédents confinements ailleurs dans le pays, grâce notamment aux fonctionnaires et bénévoles mobilisés, ils ont été plus laborieux à Xi’an.

Des habitants se sont plaints d’un manque d’accès à la nourriture. Et certains autres n’ont pas pu accéder à des établissements hospitaliers faisant de l’excès de zèle.

Un haut responsable local s’est excusé publiquement la semaine dernière après la fausse couche d’une femme enceinte de huit mois. Son refoulement d’un hôpital, car elle n’avait pas de test COVID-19 valide, avait déclenché un tollé sur les réseaux sociaux.

Les autorités de Xi’an ont également admis que certains habitants avaient des difficultés à s’approvisionner en nourriture. Le problème semble s’être atténué ces derniers jours.

Tianjin (nord)

Située à 100 km au sud-est de Pékin, cette grande cité portuaire de 14 millions d’habitants cristallise les inquiétudes, car au moins deux malades y ont été infectés par le variant Omicron, très contagieux.

Dimanche, les autorités ont appelé la population à ne pas quitter Tianjin « sauf raison impérieuse », et ont interdit toute sortie sans autorisation.  

Les établissements scolaires sont fermés et un dépistage de l’ensemble des habitants a été lancé.

Limité, ce foyer est toutefois surveillé comme le lait sur le feu en raison de la proximité de Pékin.

Les liaisons ferroviaires reliant Tianjin à la capitale ont été suspendues. Des points de contrôle routier empêchent tout véhicule d’entrer dans Pékin depuis la ville portuaire.

Henan (centre)

Plusieurs villes de la province du Henan ont renforcé leurs restrictions face à une vague de plus de 250 cas depuis fin décembre.

La capitale provinciale, Zhengzhou, a imposé un confinement de certains quartiers et ordonné à ses 13 millions d’habitants de se faire tester.

La ville d’Anyang a fait état lundi de 18 nouveaux cas – dont deux Omicron liés au foyer de Tianjin. La mairie a lancé un dépistage de ses 5 millions d’habitants.

La vente de billets de train et de bus longue distance au départ d’Anyang a été suspendue et des barrages routiers ont été installés.  

Des mesures prises pour empêcher les sorties de la ville et la propagation du virus ailleurs dans le pays.

Pékin

À l’approche des JO, la capitale a lancé la semaine dernière son concept de « boucle fermée ».

Cette bulle sanitaire doit empêcher tout contact direct entre ses futurs habitants (sportifs, officiels, volontaires, chauffeurs, cuisiniers) et la population générale chinoise.

Toutes les personnes entrant dans cette « boucle fermée » devront être entièrement vaccinées ou subir une quarantaine de 21 jours à leur arrivée.  

Un dépistage quotidien à la COVID-19 sera imposé dans la bulle.

À l’extérieur de cette « boucle fermée », les règles sont bien moins strictes pour les Pékinois.

La ville interdit toutefois l’entrée de personnes en provenance de lieux ayant enregistré des cas de COVID-19 durant les deux dernières semaines.  

Elle exige également la présentation d’un test négatif datant de moins de 48 heures.

Shenzhen (sud)

Après une poignée de cas ces derniers jours, cette métropole où sont implantées de nombreuses entreprises technologiques a confiné certains complexes résidentiels, lancé une campagne de dépistage générale et fermé certaines stations de bus longue distance.