(New Delhi) Des rassemblements de campagne électorale ont été annulés jeudi dans le centre de l’Inde face à une soudaine flambée des cas de COVID-19 imputée au variant Omicron, le nombre quotidien de nouvelles contaminations ayant presque triplé en deux jours.

L’Inde a recensé au total plus de 90 000 nouveaux cas ces dernières 24 heures, Bombay, la capitale financière du pays, enregistrant un record depuis le début de la pandémie avec 15 166 nouvelles contaminations en une seule journée.

Les experts de la santé qui conseillent le gouvernement affirment que le variant Omicron, détecté pour la première fois en Inde il y a cinq semaines, est à l’origine d’une forte recrudescence des contaminations dans les centres urbains.

Les foules avaient afflué dans les rassemblements politiques en vue du scrutin le mois prochain dans l’Uttar Pradesh, l’État le plus peuplé du pays avec plus de 200 millions d’habitants et un bastion important du parti nationaliste hindou au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP).

Le premier ministre Narendra Modi a traversé les villes clés pour inaugurer des projets d’infrastructure et participer à des rituels religieux hindous en soutien au gouvernement de l’État.

Mais plusieurs villes ont imposé un couvre-feu et plusieurs partis ont annulé les rassemblements devant le risque d’augmentation exponentielle des contaminations.

« En raison des inquiétudes suscitées par le nombre croissant des cas de COVID-19, tous […] les rassemblements du parti ont été annulés », a déclaré à l’AFP Ashok Singh, porte-parole du Congrès, un parti d’opposition.

Un autre groupe d’opposition a indiqué mener désormais une campagne virtuelle, tandis que le BJP a annulé un rassemblement prévu jeudi à Noida, une ville satellite de New Delhi frappée par une vague.

Toutefois, selon le porte-parole du BJP, Manish Shukla, l’annulation de l’évènement de Noida, n’est pas due à la crise sanitaire, mais à « une raison d’ordre technique » qu’il n’a pas détaillée. Le ministre en chef Yogi Adityanath, considéré comme un successeur potentiel de M. Modi, devait y apparaître.

New Delhi qui impose déjà un couvre-feu, de même que Bangalore à partir de 22 heures, a ordonné un confinement à sa population durant le week-end, à l’exception des personnels d’activités essentielles.

« Imposer un couvre-feu la nuit et appeler (des centaines de milliers) de personnes à des rassemblements pendant la journée — cela défie le sens commun », avait tweeté la semaine dernière Varun Gandhi, député BJP.

Le ministre en chef de Delhi, Arvind Kejriwal, a annoncé cette semaine avoir contracté la COVID-19, après avoir participé à plusieurs réunions politiques pour les élections municipales dans la ville de Chandigarh.

« Il n’y a pas de place pour la complaisance », a déclaré mercredi à la presse V. K. Paul, médecin travaillant avec le gouvernement dans la lutte contre le virus. « Les systèmes seront submergés, votre demeure sera submergée », a-t-il prévenu.

Plus de 200 000 personnes sont mortes de la COVID-19 en Inde entre avril et juin 2021 quand les hôpitaux, crématoriums et cimetières avaient été débordés par l’épidémie.

Dans le Pendjab, à Amritsar, ville sainte pour la communauté sikhe, 125 passagers d’un vol nolisé en provenance d’Italie ont été testés positifs à leur arrivée, a rapporté jeudi la presse locale.

L’Inde a commencé à vacciner les adolescents lundi et la campagne de rappel pour les personnes âgées de plus de 60 ans débutera la semaine prochaine.