(Paris) La France a battu mercredi un nouveau record de contaminations quotidien à la COVID-19, dont le variant Omicron est venu encore une fois bousculer le monde du spectacle et du sport, entre report sine die de la cérémonie des Grammy Awards et Novak Djokovic bloqué par les douanes australiennes.

Le variant Omicron, bien plus contagieux que les précédentes mutations, continue à se diffuser comme une traînée de poudre et désorganise de nombreux secteurs, même si sa sévérité paraît plus limitée.

La pandémie a fait au moins 5 456 207 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l’AFP. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le bilan réel pourrait être deux à trois fois supérieur.

En France, l’un des pays les plus endeuillés d’Europe, l’agence Santé publique France a recensé mercredi le chiffre record de 332 252 nouveaux malades, et 246 morts. Sur les sept derniers jours, la moyenne quotidienne frôle les 200 000 cas.

En valeur absolue, ce sont les États-Unis qui comptent le plus de victimes de la COVID-19 avec 830 284  morts, suivis par le Brésil (619 384), l’Inde (482 551) et la Russie (313 015).

Omicron est devenu le variant ultra-majoritaire aux États-Unis, où plus d’un million de nouveaux cas de contamination ont été enregistrés en 24 heures lundi dernier.

Et il a rattrapé mercredi deux grands évènements culturels américains : les Grammy Awards ont reporté leur cérémonie de remise des prix prévue le 31 janvier à Los Angeles tandis que le festival du film de Sundance, qui devait s’ouvrir dans l’Utah le 20 janvier, a dû se résoudre pour la seconde fois à une formule 100 % virtuelle.

Djokovic bloqué

La flambée du variant a aussi eu des répercussions inattendues sur l’Open d’Australie de tennis. Si la compétition du Grand Chelem n’est pas remise en cause, elle risque de devoir se passer du numéro un mondial Novak Djokovic. Le joueur serbe, opposé à la vaccination obligatoire, a bien obtenu une dérogation médicale pour participer au tournoi mais a vu son visa annulé par les autorités australiennes en raison d’une erreur administrative dans sa demande.

Il a donc été bloqué à la frontière à son arrivée à Melbourne, ce qui a suscité la colère du président de la Serbie, Aleksandar Vucic, accusant l’Australie de « mauvais traitement ».

Le premier ministre australien Scott Morrison avait prévenu la veille qu’il n’y aurait « aucune règle spéciale pour Novak Djokovic. Pas la moindre ».

Les mesures instaurées par l’Australie pour lutter contre la COVID-19 depuis le début de la pandémie ont été particulièrement strictes. Mercredi, de nombreux pays durcissaient également les règles sanitaires pour tenter d’endiguer Omicron, comme les Pays-Bas où les commerces non essentiels resteront fermés jusqu’au 14 janvier. Le pays a lui aussi enregistré un record de contaminations quotidiennes (24 590).

Alors que l’état d’urgence sanitaire a été décrété dans plusieurs territoires français d’outre-mer, rétifs aux recommandations sanitaires depuis le début de la crise, le président Emmanuel Macron s’est dit décidé à « emmerder » les 10 % de Français non-vaccinés pour faire plier ces irréductibles.

« Vous ne pourrez plus aller au restau, plus prendre un canon, plus aller boire un café, plus aller au théâtre, plus aller au ciné » sans vaccin, « J’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout », a déclaré M. Macron au quotidien Le Parisien.

L’Italie voisine (189 000 cas mercredi) a décidé d’instaurer l’obligation vaccinale pour les plus de 50 ans, soit presque la moitié de la population, pour « freiner la courbe des contaminations et inciter les Italiens qui ne se sont pas encore vaccinés à le faire », selon le premier ministre Mario Draghi.

Chiffres vertigineux

Les chiffres donnent parfois le vertige. Au Royaume-Uni (plus de 194 000 cas mercredi), l’Office national des statistiques (ONS) estime qu’un Britannique sur 20 a été contaminé au Royaume-Uni la semaine dernière, et même un sur 10 à Londres.

Un argument mis en avant par le gouvernement pour annoncer un assouplissement des restrictions imposées aux voyageurs arrivant en Angleterre. « Maintenant que le variant Omicron est tellement dominant, ces mesures n’ont qu’un impact limité sur la croissance des cas tout en continuant à causer des coûts importants pour l’industrie du tourisme », a plaidé le premier ministre Boris Johnson.

Cela reste toutefois une exception en Europe.

En Espagne, la justice a prolongé de 14 jours le couvre-feu dans une grande partie de la région de Catalogne.

En République tchèque, à partir du 17 janvier, toute personne rejoignant son lieu de travail, vaccinée ou pas, devra effectuer deux tests antigéniques par semaine.

PHOTO DANIEL SUEN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Carrie Lam, cheffe de l’exécutif de Hong Kong. Hong Kong a interdit toute arrivée de voyageurs par avion en provenance de huit pays : France, Canada, Royaume-Uni, États-Unis, Inde, Pakistan, Australie et Philippines.

En Roumanie, le masque est redevenu obligatoire en extérieur, après un triplement des cas quotidiens en quelques jours.

Ce contexte a poussé Hong Kong à interdire toute arrivée de voyageurs par avion en provenance de huit pays : France, Canada, Royaume-Uni, États-Unis, Inde, Pakistan, Australie et Philippines.

Le grand centre financier asiatique a également interdit les évènements publics de grande ampleur et décrété la fermeture de 15 types de commerces non essentiels (bars, boîtes de nuit, salles de sport, salons de beauté…).

En Chine, la ville de Zhengzhou (centre) a entamé mercredi le dépistage de ses 13 millions d’habitants après quelques cas de COVID-19, la métropole confinée de Xi’an annonçant pour sa part la « maîtrise » d’un récent foyer d’infection.