(Hong Kong) La militante du mouvement prodémocratie à Hong Kong, Agnes Chow, a été libérée de prison samedi, jour du second anniversaire des grandes manifestations en faveur de la démocratie dans l’ex-colonie britannique.

Quelque 2000 policiers ont été placés en alerte samedi alors que des appels à manifester ont été lancés sur les réseaux sociaux pour commémorer ces manifestations.

Les autorités ont toutefois maintenu une interdiction de manifester décidée pour lutter contre la pandémie de coronavirus, bien que seules trois nouvelles contaminations aient été recensées le mois dernier.

De nombreux militants prodémocratie ont été arrêtés et la contestation criminalisée par de nouvelles lois répressives imposées par le gouvernement de Pékin.

Samedi, l’une de ces militantes arrêtées a toutefois été libérée. Agnes Chow, âgée de 24 ans, a retrouvé la liberté après avoir passé sept mois en prison pour son rôle pendant les manifestations de 2019 devant le quartier-général de la police.

Attendue par plusieurs journalistes à sa sortie de prison, elle n’a toutefois fait aucun commentaire.

Sa libération intervient deux ans jour pour jour après les grandes manifestations qui avaient envahi les rues de l’ancienne colonie britannique en défense de la démocratie. Le 12 juin 2019, des milliers de personnes ont encerclé le siège de l’Assemblée législative de Hong Kong dans une tentative d’empêcher l’adoption d’une loi favorisant les extraditions, y compris d’opposants, vers la Chine continentale.

La dispersion brutale de ces manifestants par la police n’avait pas empêché une forte mobilisation en faveur de la démocratie pendant plus de sept mois. Les autorités chinoises ont refusé de céder et ont imposé à Hong Kong une loi dite de sécurité nationale, qui a permis l’arrestation de plus d’une centaine de personnes, dont Agnes Chow.

Des dizaines d’entre elles ont été traduites en justice, dont le magnat de la presse hongkongais, Jimmy Lai. La plupart n’ont pas bénéficié d’une libération sur caution et risquent des peines de prison à vie s’ils passent en jugement.

Les manifestations sont désormais presque toutes interdites, mais les anniversaires, comme celui de samedi, restent des moments de tension.

Vendredi, deux militants d’un groupe prodémocratie ont été arrêtés après avoir été accusés d’appeler à un rassemblement interdit.

La semaine dernière, les autorités ont interdit un rassemblement pour commémorer le 4 juin la répression de la place Tiananmen en Chine. La veillée traditionnelle qui se tient chaque année au parc Victoria a été interdite, pour la première fois depuis 32 ans.

De nombreux Hongkongais n’ont toutefois pas renoncé à manifester en allumant des bougies ou la lumière de leur téléphone portable.