(Tokyo) Le gouvernement japonais s’apprête vendredi à déclarer l’état d’urgence une nouvelle fois à Tokyo et dans trois autres départements, à trois mois du début des Jeux olympiques prévus dans la capitale japonaise, face à une vive recrudescence locale du coronavirus.

Les mesures seront plus strictes que le précédent état d’urgence imposé dans certaines parties du pays en janvier, tout en restant bien plus légères que les confinements décrétés dans d’autres parties du monde depuis plus d’un an.

« Nous avons un fort sentiment de crise », a déclaré vendredi le ministre japonais en charge de la lutte contre le virus, Yasutoshi Nishimura.  

« Nous ne serons pas en mesure de contenir les variants qui ont de puissantes capacités infectieuses, à moins de prendre des mesures plus fortes que celles prises jusqu’ici », a-t-il ajouté.  

Une déclaration officielle d’état d’urgence était attendue plus tard dans la journée, la mesure concernant dans un premier temps Tokyo et trois départements de l’ouest du pays : Osaka, Kyoto et Hyogo.  

Les établissements servant de l’alcool (restaurants, bars, karaoké…) devront fermer leurs portes à partir de ce dimanche jusqu’au 11 mai inclus, ainsi que des centres commerciaux et les grands magasins.

Selon des médias locaux, ces mesures, qui coïncideront avec les congés de la « Golden Week », période de l’année où les Japonais voyagent beaucoup habituellement, pourraient impliquer la suspension de certaines lignes de train et d’autocar pour limiter la mobilité.

Les autorités des départements concernés sont également susceptibles d’interdire l’accès des spectateurs à des manifestations sportives, mais des responsables ont insisté sur le fait que les mesures d’urgence n’auraient aucune incidence sur l’organisation des Jeux olympiques de Tokyo.  

PHOTO ISSEI KATO, ARCHIVES REUTERS

L’archipel nippon, qui a très vite fermé ses frontières l’année dernière, a connu une crise sanitaire relativement limitée, avec moins de 10 000 décès officiellement recensés depuis janvier 2020.

Mais les infections ont augmenté au cours de l’hiver, malgré un deuxième état d’urgence dans une grande partie du pays, et ont rebondi à nouveau après la levée de ce dispositif en mars.

Les autorités d’Osaka, le département actuellement le plus touché, ont déclaré que les établissements de santé locaux étaient déjà débordés.

La vaccination au Japon avance quant à elle à un rythme d’escargot, entre prudence médicale, freins réglementaires et lourdeurs bureaucratiques : moins de 1 % de sa population a été vaccinée pour l’heure.